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«Le Bossu symphonique» de Fred Pellerin et de l'OSM: parce que le réel ne suffit pas (CRITIQUE/VIDÉO)

«Le Bossu symphonique» de Fred Pellerin et de l'OSM: parce que le réel ne suffit pas (CRITIQUE/VIDÉO)

Cette année encore, la parlure de Fred Pellerin s’est mariée aux mélodies enchanteresses de l’Orchestre symphonique de Montréal pour présenter un conte de Noël magnifiquement délirant et réconfortant: Le Bossu symphonique.

Les musiciens de l’OSM ont entrepris la soirée avec une ambiance musicale à la fois douce, solennelle, fébrile et dramatique, sous une énorme sphère où étaient projetées des images d’une tempête de flocons.

Quand le célèbre conteur de Ste-Élie-de-Caxton a fait son entrée, un fil de connivence et de respect s’est tissé entre lui et le chef, Kent Nagano. Un éclairage orangé, une vidéo projetant une chandelle sur la sphère gargantuesque, des musiciens chaleureux et un conteur en verve ont lancé l’histoire de Babine, dans un univers à la limite de l’improbable, là où la crédulité est aussi élastique que l’imaginaire.

Pellerin nous a fait reculer à l’époque où les gens créaient des villages pour se désennuyer et nous énumère ce qu’il leur fallait contenir, en termes de commerces et d’habitants. Chaque petit coin de pays devait alors avoir son fou. À Ste-Élie, on l’avait trouvé en la personne de Babine, un personnage bossu d’une laideur à faire peur, sur qui les miséreux se défoulaient pour remettre leur joie de vivre sur une équerre.

Un jour que le calendrier de l’avent a été remplacé par un calendrier du pendant, amenant ainsi une veillée de Noël tous les soirs, Babine le laissé-pour-compte a vécu une transformation des grandes occasions, par une nuit bleue de frette. Délesté de sa bosse, de la goutte qui lui pendait au nombril et de la mousse qui poussait sous ses aisselles, il fera l’envie de certains villageois, avides de voir leurs vœux cupides être exaucés.

Toujours aussi doué pour cuisiner le crémage et confectionner l’enrobage de ses histoires, Fred Pellerin semble s’être amusé autant que la foule. Soutenu et accompagné par les intermèdes musicaux (La Dame macabre, Peer Gynt, La Cathédrale engloutie, L’oiseau de feu, etc.), qui apportaient un élan dramatique et une dimension imagée à l’ensemble, il s’est fait rire, s’est surpris et s’est permis de défier Nagano et ses acolytes.

Après qu’il se soit laissé porter par des mesures du célèbre Guillaume Tell, de Rossini, le conteur a interrompu le maestro en pleine course et lui a demandé de jouer l’air à l’envers, ce que les musiciens ont fait avec plaisir et brio.

Voilà toute la magie des contes symphoniques de l’OSM et de Fred Pellerin. La musique permet d’ouvrir les cœurs des spectateurs une coche plus loin, alors que l’amoureux des mots ne se gêne pas pour faire sortir les musiciens de leur zone de confort, démontrant ainsi la puissance de la musique et des mots réunis.

Grâce à eux, on entre dans la saison des festivités avec un vent de chaleur capable d’éloigner toutes les vagues de froid que le Québec pourra connaître au cours des deux prochaines semaines.

Le Bossu symphonique sera présenté sur ICI Radio-Canada Télé le dimanche 22 décembre à 20 h, sur ARTV le lundi 23 décembre à 19 h 30 (en rediffusion le mardi 24 décembre à 13 h) et sur Espace musique le lundi 23 décembre à 20 h (en rediffusion le mercredi 25 décembre à 21 h).

Maison symphonique – 16 au 19 décembre 2013

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