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Kerry aux Philippines pour un accord militaire, sur fond de tensions avec la Chine

Kerry aux Philippines pour un accord militaire, sur fond de tensions avec la Chine

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry se rend mardi aux Philippines pour une visite de deux jours qui pourrait accélérer la conclusion d'un accord sur une présence militaire américaine accrue dans l'archipel, sur fond de disputes maritimes avec la Chine.

Kerry se rendra également dans les zones dévastées par le typhon Haiyan début novembre, auxquelles les Etats-Unis avaient apporté une aide massive, qui contrastait avec le soutien modeste proposé par la Chine, puissance régionale.

"La visite de Kerry pourrait agir comme un catalyseur, pour amorcer un changement", déclare à l'AFP John Blaxland, analyste au Collège Asie et Pacifique de l'université nationale d'Australie.

Washington et Manille sont sur le point de conclure un accord autorisant des troupes, des avions et des navires militaires américains à stationner temporairement aux Philippines, où les dernières bases américaines ont fermé en 1992.

"Il voudra profiter de cette visite pour accélérer et finaliser les arrangements, et souligner auprès des Philippines et des autres puissances régionales que les Etats-Unis sont là y compris en cas de coup dur", a ajouté l'analyste.

Les Etats-Unis, ancienne puissance coloniale de l'archipel, a été le principal contributeur à l'effort d'aide internationale après le passage de Haiyan le 8 novembre, qui a dévasté le centre du pays et causé la mort d'au moins 6.000 personnes.

Washington avait envoyé un porte-avions et une flotille, un millier de Marines et une aide de 20 millions de dollars US. Pékin avait de son côté suscité l'incrédulité en n'offrant dans un premier temps que 100.000 dollars à l'archipel, auquel l'opposent plusieurs disputes territoriales maritimes en mer de Chine méridionale.

Pour Ian Storey, de l'Institut des études asiatiques à Singapour, "le soutien rapide, massif et généreux des Etats-Unis après Haiyan pourrait bel et bien accélérer les négociations sur les rotations militaires américaines à travers le pays".

La montée en puissance de la Chine dans la région et la fréquence des catastrophes naturelles aux Philippines "soulignent l'importance croissante de l'alliance de Manille avec Washington", avance-t-il.

Pour sa première visite aux Philippines depuis sa prise de fonction, John Kerry rencontrera son homologue Albert del Rosario, ainsi que le président Benigno Aquino, qui joue la carte des Etats-Unis face aux ambitions croissantes de Pékin.

Les tensions entre Pékin et ses voisins, dont les Philippines, se sont multipliées ces dernières années en raison des revendications de part et d'autres sur des zones de la mer de Chine méridionale.

La Chine revendique ainsi la quasi-totalité de cette mer, carrefour de routes maritimes vitales pour le commerce mondial, et réserve potentielle de pétrole et de gaz offshore et d'importantes ressources halieutiques.

En janvier 2013, les Philippines ont saisi un tribunal d'arbitrage des Nations unies à propos de la souveraineté d'îlots dans cette zone, dont l'atoll Scarborough, situé à 220 km au large de la principale île philippine et occupé par des navires chinois depuis l'an dernier.

L'instauration unilatérale d'une zone de défense aérienne par Pékin fin novembre, au-dessus de la mer de Chine, qui a indigné le Japon et la Corée du Sud, a également semé l'inquiétude à Manille. Pékin n'a pas décrété une zone similaire au-dessus de la mer de Chine méridionale "mais elle pourrait le faire dans un proche avenir", selon Ian Storey.

La mer de Chine méridionale s'étend sur 3 millions de km2 et est bordée au nord par la Chine et Taïwan, à l'est par les Philippines, au sud par Bornéo et à l'ouest par le Vietnam.

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