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Amnistie en Russie : espoirs pour Pussy Riot et Greenpeace, pas pour Khodorkovski

Amnistie en Russie : espoirs pour Pussy Riot et Greenpeace, pas pour Khodorkovski

Les députés russes ont voté mardi en première lecture un projet de loi d'amnistie pour les 20 ans de la Constitution, qui pourrait bénéficier aux membres de Pussy Riot et de Greenpeace mais pas à Mikhaïl Khodorkovski.

Le texte, présenté par le Kremlin le 9 décembre, et adopté selon les médias officiels mardi à l'unanimité de 442 députés à la Douma (chambre basse), s'est avéré beaucoup plus restrictif que ce qui avait été proposé par le Conseil des droits de l'Homme auprès du président, une structure consultative.

Le texte devrait être adopté en seconde et troisième (dernière) lecture mercredi.

Selon des responsables parlementaires, cités par les médias, il devrait concerner environ 25.000 personnes sur les près de 700.000 détenus que compte la Russie.

Le chef de la commission parlementaire à la justice, Pavel Krachenennikov, a cependant parlé de seulement 10.000 personnes, selon l'agence Interfax.

Le texte prévoit d'amnistier les personnes condamnées à des peines inférieures à 5 ans de détention, notamment pour "hooliganisme", ce qui est la charge retenue contre les membres du groupe Pussy Riot, et pour laquelle sont poursuivis les 30 membres d'équipage, dont 26 étrangers, du navire de Greenpeace arraisonné en septembre dans l'Arctique.

Il privilégie également des catégories comme les mineurs et les plus de 60 ans, les mères d'enfants mineurs -- ce qui est le cas des deux Pussy Riot --, les handicapés.

Sont également cités policiers et militaires, notamment ceux ayant participé à des conflits armés, ce qui devrait comprendre la guerre de Tchétchénie.

Selon la presse, l'application de l'amnistie aux membres de Greenpeace est toutefois en question, le texte ne prévoyant à ce stade d'amnistier que les personnes déjà condamnées.

Les membres de l'équipage de l'Arctic Sunrise, remis en liberté provisoire après deux mois de détention préventive, et dont les 26 membres étrangers ne peuvent quitter le territoire russe, devraient attendre d'être condamnés pour être amnistiés, à moins que le texte ne soit amendé par la Douma, selon la presse.

Les deux membres du groupe contestataire Pussy Riot qui purgent une peine de deux ans de détention pour avoir chanté en février 2012 une "prière punk" contre Vladimir Poutine dans la cathédrale de Moscou, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, doivent de toutes façons être libérées en mars prochain.

Toutes deux mère d'un enfant en bas âge, elles ont vu jusqu'à présent toutes leurs demandes de libération conditionnelle rejetées, car elles refusent de reconnaître leur culpabilité.

Selon la presse, l'amnistie pourrait aussi bénéficier à certains des manifestants arrêtés lors d'une manifestation contre Vladimir Poutine en mai 2012, et inculpés pour des heurts survenus avec la police.

Libérable l'an prochain après avoir déjà purgé dix ans de prison pour escroquerie et fraude fiscale, l'ex-magnat du pétrole et critique du Kremlin Mikhaïl Khodorkovski ne devrait pas pour sa part bénéficier de l'amnistie.

Le parquet général a au contraire indiqué au début du mois enquêter sur plusieurs autres affaires impliquant M. Khodorkovski, ce qui pourrait lui valoir une prolongation de peine.

Une amnistie annoncée en grande pompe en juin dernier pour les délits économiques, et qui selon le délégué du Kremlin pour les droits des entrepreneurs, Boris Titov, devait bénéficier à quelque 100.000 personnes, avait finalement été revue de manière très restrictive par Vladimir Poutine. Au 30 septembre, seules un peu plus de 1.000 personnes en avaient bénéficié, dont 300 seulement étaient détenues.

lpt/edy/ros

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