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Ukraine: le parti au pouvoir exige un remaniement du gouvernement

Ukraine: le parti au pouvoir exige un remaniement du gouvernement

L'Ukraine s'enfonce un peu plus lundi dans la crise politique, le parti au pouvoir demandant un remaniement majeur du gouvernement sous la pression de l'opposition pro-européenne, qui manifeste depuis plus de trois semaines contre l'abandon d'un accord avec l'UE.

Le Parti des régions a présenté cette exigence au lendemain d'une nouvelle manifestation d'opposition de 300.000 personnes à Kiev, et à la veille d'une visite à Moscou du président Viktor Ianoukovitch lors de laquelle celui-ci est accusé par les opposants de vouloir "vendre" le pays à la Russie.

Les députés du Parti des régions ont réclamé lors d'une rencontre avec le Premier ministre Mykola Azarov lundi "de remanier à 90% le gouvernement", a déclaré la parlementaire Anna Guerman.

"Azarov a dit qu'il informerait aujourd'hui le président (...) et que des conclusions en seraient tirées", a-t-elle ajouté.

Elle a précisé que les députés n'avaient pas demandé la démission du Premier ministre.

Le représentant du président au parlement ukrainien, Iouri Mirochnitchenko, a indiqué ensuite qu'aucun ministre en particulier n'avait été précisément désigné par les députés.

"Ils ont fait des remarques. Il n'y a pas eu de griefs personnels contre des membres du gouvernement en particulier, mais plutôt contre le gouvernement en général, contre les gouverneurs qui travaillent actuellement dans les régions", a-t-il dit.

Les autorités ukrainiennes sont embourbées dans une crise politique inédite depuis la Révolution orange de 2004, née du refus fin novembre du président Viktor Ianoukovitch de signer un accord d'association avec l'Union européenne, pourtant prévu de longue date, au profit d'un rapprochement avec la Russie.

Le chef de l'Etat a fait valoir que cet accord, vu d'un mauvais oeil par Moscou, aurait des conséquences désastreuses pour l'économie de l'Ukraine, déjà en récession et au bord de la faillite, et très dépendante de son puissant voisin.

Cette décision a poussé des centaines de milliers d'Ukrainiens pro-européens à descendre dans la rue.

Ils exigent la démission du Premier ministre et des élections législatives et présidentielle anticipées.

Le pouvoir ukrainien a affirmé à plusieurs reprises ne pas avoir renoncé définitivement à conclure cet accord d'association et maintenir l'orientation européenne du pays.

Dans leur quatrième semaine de contestation, plusieurs milliers de personnes campaient toujours dans la neige lundi matin sur la Place de l'Indépendance à Kiev, où une manifestation avait rassemblé dimanche environ 300.000 personnes.

Elles se préparaient à un nouveau rassemblement mardi, jour où M. Ianoukovitch doit se rendre à Moscou pour rencontrer le président Vladimir Poutine.

Plusieurs accords devraient être signés à cette occasion mais aussi bien les autorités ukrainiennes que russes ont affirmé que l'adhésion de l'Ukraine à l'Union douanière n'était pas à l'ordre du jour de cette visite.

"La situation s'éclaircira demain quand Ianoukovitch ira en Russie", a déclaré à l'AFP un des protestataires de la place de l'Indépendance, Bogdan Baran, venu de Lviv, dans l'Ouest de l'Ukraine.

Le conseiller économique du Kremlin, Andreï Belooussov, a déclaré lundi que Moscou pourrait accorder un important crédit à Kiev pour l'aider à sortir de la crise.

Face aux atermoiements du pouvoir ukrainien, le commissaire européen à l'Elargissement Stefan Fuele a annoncé dimanche que les discussions en vue d'un accord d'association avec l'Ukraine étaient suspendues, faute d'"engagement clair" du président ukrainien à signer ce document.

Mais plusieurs ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont affirmé lundi à Bruxelles que la porte restait "ouverte" à un accord d'association.

"Nous pensons qu'il est important que l'Ukraine puisse décider sans pression extérieure", a déclaré William Hague, le chef de la diplomatie britannique, avant une rencontre entre les chefs de la diplomatie des 28 avec leur homologue russe Sergueï Lavrov.

"S'il y a un message clair de Kiev, par exemple demain, nous pourrions signer d'ici la fin de la semaine", a dit pour sa part le ministre suédois, Carl Bildt, ardent défenseur du rapprochement entre l'Ukraine et l'UE.

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