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Moines de Tibéhirine: Alger souligne que l'enquête algérienne est souveraine

Moines de Tibéhirine: Alger souligne que l'enquête algérienne est souveraine

Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a déclaré lundi que la justice de son pays était "souveraine" pour traquer la vérité sur l'assassinat des moines de Tibéhirine, après le refus opposé au juge Marc Trévidic d'interroger des témoins en Algérie.

"Il y a un processus judiciaire en cours. La justice algérienne est souveraine comme l'est la justice française", a déclaré le ministre dans une interview accordée à France 24.

M. Trevidic a séjourné fin novembre en Algérie pour discuter des moyens d'avancer sur cet épineux dossier à l'origine de fortes tensions entre les deux pays.

Le juge antiterroriste français avait lancé deux commissions rogatoires pour auditionner 22 témoins, et exhumer pour les autopsier les têtes des moines tués en 1996 en pleine guerre civile algérienne.

Il n'a obtenu que de pouvoir faire expertiser les têtes, enterrées dans leur monastère à Tibéhirine à quelque 90 km au sud d'Alger. Les corps des religieux n'ont jamais été retrouvés.

Le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault en visite en Algérie a aussi jugé qu'il fallait "respecter la souveraineté d'un Etat", en l'occurrence l'Algérie, sur ce dossier, dans une autre interview diffusée lundi par France 24.

"La justice algérienne s'est engagée à faire son travail et tout cela va dans la bonne direction et cela dans un climat (...) très apaisé", a-t-il souligné, jugeant qu'il y avait "un changement" dans l'attitude algérienne sur cette affaire.

Pour sa part, M. Lamamra a rappelé que l'Algérie entière avait souffert de massacres et exécutions durant la décennie noire de guerre entre islamistes radicaux et l'armée, de 1992 au début des années 2000. Selon des estimations officielles, cette guerre a fait 200.000 morts.

"Il y a un processus d'apaisement des coeurs et des esprits, mais aussi il y a une volonté de promouvoir la vérité pour nos partenaires comme pour nous-mêmes", a martelé M. Lamamra. "Il y a bien des familles qui ont vécu de terribles épreuves" durant cette période, a-t-il dit.

Nombre de familles de disparus continuent de réclamer la vérité au gouvernement et demander à récupérer les corps de leurs proches.

Enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé, les religieux avaient été assassinés. Le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni, parfois soupçonné d'avoir été un agent infiltré des services algériens, avait revendiqué l'enlèvement et l'assassinat.

Après avoir suivi la thèse islamiste, le juge Trévidic avait réorienté l'enquête vers une possible bavure de l'armée algérienne.

bmk/cnp

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