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Commémoration de la révolution tunisienne: appel de jihadistes à manifester

Commémoration de la révolution tunisienne: appel de jihadistes à manifester

Le groupe jihadiste Ansar Asharia, qualifié de "terroriste" par les autorités, a appelé à un rassemblement mardi face au siège du gouvernement à Tunis, à l'occasion du 3e anniversaire du début de la révolution tunisienne.

"La lutte est obligatoire et il faut qu'elle soit populaire... Pour cette raison, nous tendons la main à toute personne voulant faire face à la répression et nous soutenons la sortie du peuple à la Kasbah (place située face au siège du gouvernement, NDLR) prévue mardi", annonce le groupe sur son site internet.

Selon ce groupe, que les autorités accusent d'avoir participé à des attaques contre les forces de l'ordre et aux assassinats de deux opposants, "il faut lutter contre la tyrannie des autorités par tous les moyens possibles".

Le ministère de l'Intérieur a mis en garde contre toute manifestation d'"organisation non reconnue" par l'Etat".

"A la suite de la demande des associations et des partis politiques de fêter le 17 décembre le début de la révolution tunisienne à la place de la Kasbah de 11H00 à 18H00 locales (10H00 à 17H00 GMT), le ministère annonce qu'il prendra les dispositifs sécuritaires nécessaires pour assurer cette manifestation (..) et interdit la participation de toute organisation non reconnue", selon le communiqué.

"Toute violation de ces mesures expose les organisateurs à des poursuites judiciaires et à l'intervention sécuritaire immédiate dans le cadre de la loi", ajoute le ministère.

Dans son communiqué, Ansar Asharia exhorte le peuple à "transmettre la colère des orphelins, des veuves, des opprimés, des familles des martyrs et des détenus, des personnes ayant subi la torture et la répression".

"Nous exhortons nos mères et nos soeurs à rester chez elles par mesure de sécurité", ajoute Ansar Asharia.

Depuis l'été, la police a procédé à de multiples arrestations pour affaiblir ce groupe, qui s'est fait très discret.

Mardi, la Tunisie commémore le début du soulèvement ayant abouti à la chute du président Zine El Abidine Ben Ali et sa fuite en Arabie Saoudite le 14 janvier 2011.

Plusieurs appels à manifester mardi à la Kasbah ont été diffusés via internet et des affiches collées dans les rues, sans que l'organisateur ne soit clairement identifié.

La révolution avait été déclenchée par l'immolation à Sidi Bouzid (centre-ouest) d'un vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, excédé par la misère et les brimades policières.

Les islamistes du parti Ennahda, arrivés au pouvoir fin 2011, ont longtemps cherché à transiger avec la mouvance jihadiste, mais la multiplication des actions violentes ont conduit le gouvernement à déclarer Ansar Asharia "organisation terroriste".

Le mouvement jihadiste considère les membres d'Ennahda comme des "traîtres qui courent après les fauteuils et le pouvoir".

La Tunisie a été fragilisée depuis la révolution par l'essor de groupes armés, cependant aucune attaque n'a été revendiquée et Ansar Asharia assure ne pas appeler à l'action armée en Tunisie.

kl/feb

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