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Centrafrique: "l'honneur de la France" est de "s'engager" face à des "crimes contre l'humanité" (Hollande)

Centrafrique: "l'honneur de la France" est de "s'engager" face à des "crimes contre l'humanité" (Hollande)

François Hollande a estimé que "l'honneur de la France" était de "s'engager" et "sans la moindre hésitation" pour mettre fin à "des crimes contre l'Humanité", en rendant hommage lundi aux deux soldats français tués en Centrafrique.

Le chef de l'Etat français a de nouveau justifié l'intervention de son pays: "Il y avait urgence", a-t-il fait valoir, rappelant que "plus de 600 personnes y avaient été tués en deux jours" et que "les affrontements confessionnels risquaient de dégénérer en un immense bain de sang".

"Quand des crimes contre l'Humanité sont commis, c'est l'honneur de la France, l'honneur de ses soldats, de s'engager pour y mettre fin et ceci sans la moindre hésitation", a souligné François Hollande.

Les forces françaises n'ont cependant "pas vocation à rester durablement en Centrafrique", a-t-il réaffirmé devant les deux cercueils recouverts du drapeau tricolore, dans la cour de l'hôtel des Invalides, à Paris.

Les soldats français "seront progressivement relayés par la montée en puissance des forces africaines dont les effectifs vont doubler en quelques semaines pour atteindre 6.000 hommes", a-t-il poursuivi.

Lorsqu'elles auront atteint "une taille et une capacités suffisantes, alors nous pourrons nous retirer", a ajouté François Hollande sans fixer de délai.

Les soldats de 1ère classe Nicolas Vokaer et Antoine Le Quinio, du 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Castres (sud-ouest) âgés respectivement de 23 et 22 ans, sont décédés dans la nuit du 9 au 10 décembre des suites de leurs blessures à l'antenne chirurgicale de l'aéroport de Bangui. Ils ont été élevés au rang de caporaux et décorés de la Légion d'honneur par François Hollande.

"Antoine et Nicolas sont allés jusqu'au bout de leur devoir au service de la paix dans un pays tombé dans le chaos, meurtri par les violences et ravagé par la faim et le dénuement", a déclaré le président français, qui avait salué auparavant les familles qu'il devait ensuite retrouver dans l'intimité.

Les deux jeunes parachutistes avaient été pris dans un accrochage à proximité de l'aéroport de Bangui, quatre jours après le début de l'opération militaire française Sangaris.

Le chef de l'Etat s'était déjà recueilli mardi devant leurs dépouilles, lors de sa visite dans la capitale centrafricaine.

Avant cet hommage officiel, un autre hommage, officieux celui-là, leur avait été rendu comme il est désormais de tradition quand des soldats français sont tués en opération, sur le Pont Alexandre III à Paris, face aux Invalides.

Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux militaires et anciens combattants, se sont figées, parfois au garde-à-vous, quand le cortège funèbre a franchi le pont, à faible allure dans un silence total, précédés de motards de la Garde républicaine.

L'opération Sangaris est destinée à rétablir la sécurité dans le pays et à protéger les populations en désarmant milices et groupes armés.

Quelque 1.600 soldats français sont déployés, ainsi que 2.500 soldats de la force africaine Misca.

Les premiers résultats de l'opération restent "fragiles" et devront être confortés dans les deux semaines qui viennent pour envisager un désarmement effectifs des milices, estimait-on lundi de source proche du ministère de la Défense.

Concernant les miliciens de l'ex-rebellion Séléka, pour la plupart musumans, "on ne peut pas leur demander de désarmer complètement, si on ne peut pas en même temps leur dire que les quartiers où vivent leurs familles sont sécurisés", a notamment souligné un proche du ministre.

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