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Présidentielle au Chili : Bachelet favorite, inquiétudes sur l'abstention

Présidentielle au Chili : Bachelet favorite, inquiétudes sur l'abstention

Les Chiliens ont voté dimanche pour le second tour de la présidentielle que la socialiste Michelle Bachelet devrait emporter haut la main sur sa rivale conservatrice Evelyn Matthei, alors que le spectre d'une forte abstention plane sur le scrutin.

A la mi-journée, les bureaux de vote qui devaient fermer leurs portes à 18H00 (21H00 GMT) étaient quasiment déserts, alors que la température à Santiago grimpait à 32°C et que les achats de Noël battaient leur plein, ont constaté les équipes de l'AFP.

"C'est ma cinquième élection", a déclaré Viviana Paricio qui fait partie du personnel électoral dans une école du centre de la capitale, "mais je vois de moins en moins de gens voter".

Pour César Gonzalez, président du bureau de vote, "le fait que pour tout le monde l'élection est jouée d'avance peut expliquer le manque d'affluence".

Les télévisions locales ironisaient sur un personnel électoral bras ballants "et qui s'ennuie".

Par contraste, dans le quartier populaire de Meiggs, au coeur de Santiago, c'est la bousculade autour des boutiques à petits prix qui vendent cadeaux et décorations de Noël.

"Aujourd'hui, je n'ai pas voté puisque j'ai déjà voté au premier tour. Pourquoi voter deux fois, si c'est Michelle qui gagne ?", s'interrogeait Gustavo Huerta, 60 ans, les bras chargés de cadeaux.

Plus de 13 millions d'électeurs - sur une population de quelque 16,5 millions d'habitants - sont appelés aux urnes.

"Je demande aux gens de voter, c'est très important que les gens qui veulent un pays qui marche bien aillent voter", a exhorté la candidate de la droite au pouvoir Evelyn Matthei.

Pour sa part, la candidate socialiste a appelé ses compatriotes à voter "pour les changements dont le Chili a besoin".

"Pour le Chili, il s'agit de la première élection présidentielle avec le vote volontaire", a rappelé Michelle Bachelet.

Le président sortant Sebastian Piñera (centre droit) a dit quant à lui que quelle que soit l'issue du vote, il faut "espérer que le Chili continuera à se développer, à créer des emplois, à améliorer les salaires, la santé, l'éducation et éradiquer la pauvreté".

"Levez-vous, allez voter, le Chili a besoin de vous !", a-t-il lancé.

L'abstention a dépassé les 50% au premier tour et pourrait s'accentuer en raison de l'importante avance de Mme Bachelet, de la proximité des fêtes de fin d'année et des grandes vacances scolaires ainsi que de l'absence d'enjeu réel, selon des analystes.

Michelle Bachelet, 62 ans, médecin de formation et première femme élue à la tête d'un pays sud-américain en 2006, a largement pris la tête du premier tour il y a un mois avec 46,6% des voix face à huit autres candidats. Elle est créditée pour ce deuxième tour de 64% des intentions de vote.

Les résultats devraient être connus rapidement, "aux environs de 19H45 (22H45 GMT) avec près de 90% des votes comptabilisés", a estimé le directeur du Service Électoral, Patricio Santamaría.

Evelyn Matthei, 60 ans, ex-ministre du Travail du gouvernement de M. Piñera, a reconnu qu'il s'agissait du combat de "David contre Goliath", soulignant qu'une victoire face à la candidate socialiste relèverait du "miracle".

Les deux femmes qui s'affrontent dans un duel électoral sans précédent en Amérique latine ont la particularité de partager un passé commun.

Filles de généraux de l'Armée de l'air qui étaient des amis proches, elles ont partagé les jeux de l'enfance et l'ambiance familiale d'une base militaire.

Mais le coup d'Etat qui a installé la dictature d'Augusto Pinochet en 1973 changera leur vie à tout jamais. Alberto Bachelet fut torturé à mort pour sa fidélité à l'égard du président déchu Salvador Allende. De son côté, Fernando Matthei a rejoint la junte militaire.

Après un premier mandat (2006-2010) achevé avec une cote de popularité intacte, Mme Bachelet a passé trois ans à la tête de l'ONU-Femmes à New York.

La candidate socialiste est consciente des attentes de la société chilienne, en particulier les jeunes, et se propose de mettre en marche d'importants changements portant notamment sur une révision de la Constitution héritée de la dictature et une réforme fiscale qui permettrait de recueillir 8,2 milliards de dollars consacrés à une refondation du système éducatif.

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