Auteur jeunesse depuis près de 30 ans, Grégoire Solotareff, auto-proclamé allergique aux "choses graves", sort mercredi son troisième film d'animation, "Loulou, l'incroyable secret", déclinant avec finesse et humour les aventures d'un héros pour enfants qu'il avait créé en 1989.
"Je trouve que l'humour est obligatoire dans les films et les livres pour enfants", explique à l'AFP l'auteur de 60 ans, qui a créé l'univers du film, réalisé par Eric Omond, et en a co-écrit le scénario avec Jean-Luc Fromenthal.
Ce long métrage, destiné aux enfants de 5 à 10 ans et qui sort en France, en Belgique et en Suisse, marque le retour de son héros Loulou, un jeune loup ami avec le lapin Tom, près de 25 ans après sa création dans l'album "Loulou", devenu un classique de la littérature jeunesse, vendu à plus de 600.000 exemplaires et traduit dans plus de 15 pays.
Grégoire Solotareff l'a déjà fait revivre depuis dix ans dans deux autres livres et au cinéma en 2003 dans une suite de courts métrages, "Loulou et autres loups". Après ce premier film et un second ("U") en 2006, l'auteur récidive pour raconter la quête d'identité de son héros, devenu adolescent.
Loulou, qui se croyait orphelin, apprend que sa mère est vivante et va partir à sa recherche au pays des Loups avec Tom, compagnon d'aventures hâbleur et fanfaron. Les deux amis vont arriver en plein "festival de Carne", le rendez-vous annuel des carnassiers, dans une ville perchée sur une montagne en forme de tête de loup, et se retrouver face à la vraie nature des congénères de Loulou.
"C'est une réflexion sur le personnage" et "ses racines", fait valoir l'auteur. L'humour, présent à travers des personnages comme le lapin Tom, le lieutenant de la garde imbu de lui-même Paul-Loup, la renarde starlette Scarlett ou la truie Rosetta à l'opulente poitrine, était également "indispensable" pour ce film, "parce que sinon on s'ennuie", tranche-t-il.
Pas moins de cinq ans, dont deux ans de production, et entre 1.000 et 2.000 dessins préparatoires ont été nécessaires pour créer ce conte pour enfants, qui met en scène une cinquantaine d'animaux.
"C'était un gros travail d'équipe", souligne Grégoire Solotareff. "Un dessin animé c'est aussi les décors, qui ne sont pas faits par moi mais d'après mes croquis" et des "contraintes pour les personnages", qu'il "faut faire bouger, et du coup il faut simplifier son trait", ajoute cet auteur de près de 150 livres jeunesse, dont le premier grand succès, "Ne m'appelez plus jamais mon petit lapin", est paru en 1987.
Dans "Loulou, l'incroyable secret", moins artisanal que "U", le dessin est cependant "beaucoup plus maîtrisé" que dans ses albums, reconnaît l'auteur.
Produit par Prima Linea Productions, le film a coûté un peu moins de 7 millions d'euros. "Par rapport au budget moyen d'un long métrage d'animation en Europe, c'est un +film du milieu+", affirment Valérie Schermann et Christophe Jankovic, ses producteurs, qui avaient déjà travaillé avec Grégoire Solotareff sur ses précédents films.
slb/dab/kat/alc/emb