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Les Français de plus en plus réticents face à l'intervention en Centrafrique (sondages)

Les Français de plus en plus réticents face à l'intervention en Centrafrique (sondages)

Les Français sont de plus en plus réticents face à l'intervention militaire en Centrafrique, moins de la moitié d'entre eux approuvant désormais cette opération engagée le 5 décembre, selon un sondage Ifop pour Dimanche Ouest-France.

L'adhésion à l'opération Sangaris est ainsi passée de 51 % à 44 % en une semaine, un effritement "particulièrement rapide", selon l'institut.

A titre de comparaison, les interventions en Libye et au Mali, qui avaient recueilli une adhésion initiale de 66 et 63%, n'avaient connu une chute de popularité qu'au bout de respectivement deux semaines et un mois et demi, relève l'Ifop.

Cette chute accélérée s'explique par un "effet de lassitude" face à la multiplication des opérations à l'étranger, par des buts de guerre peu évidents et par une réticence à engager de nouveaux moyens financiers en période de crise, avance l'institut.

Selon une autre enquête de l'institut BVA publiée samedi, les Français sont également très sceptiques sur la durée de l'intervention.

Ils sont ainsi 72% à penser que l'opération Sangaris durera "beaucoup plus longtemps" que les quelques mois prévus, selon ce sondage réalisé pour i>télé, CQFD et Le Parisien-Aujourd'hui en France.

Et seuls, 50% d'entre eux font confiance à François Hollande pour mener cette intervention, alors qu'ils étaient 60% à lui accorder leur confiance pour l'opération au Mali en janvier 2013, relève BVA.

Pour le directeur général adjoint de BVA, Gaël Sliman, cette faible confiance "tient probablement à la totale défiance des Français quant à la durée de l'opération" mais aussi au fait que "le réflexe habituel de cohésion nationale est ici totalement absent alors qu'il s'observe presque toujours une fois le pays engagé militairement".

Pour preuve le clivage fort qui s'exprime: les sympathisants de gauche sont 80% à accorder leur confiance à François Hollande (17% pas confiants) contre seulement 25% des sympathisants de droite (74% pas confiants).

"A moyen terme", estime M. Sliman, la Centrafrique pourrait devenir "une épée de Damoclès" pour le chef de l'Etat car "les Français ne pardonneraient sans doute pas" à François Hollande "un enlisement qu'ils pronostiquent déjà".

La France a déployé depuis le 5 décembre 1.600 hommes en Centrafrique afin de mettre fin aux exactions des groupes armés et tenter de stabiliser le pays dans l'attente de la montée en puissance d'une force africaine, déjà présente sur place.

phs-sla-alc/jmc

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