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Procès de viols collectifs près de Paris: peines alourdies en appel

Procès de viols collectifs près de Paris: peines alourdies en appel

La justice française a alourdi vendredi les peines prononcées en première instance dans un procès de viols collectifs dit "des tournantes", près de Paris, dont la clémence avait suscité une vive polémique il y a un an.

Huit hommes étaient rejugés depuis le 26 novembre devant les assises des mineurs de l'Essonne, en région parisienne, pour des viols en réunion commis en 1999 et 2001 sur deux adolescentes, Aurélie et Nina, 15 et 16 ans au moment des faits. Vendredi, deux d'entre eux ont été acquittés et six condamnés jusqu'à 6 ans de prison ferme.

La peine la plus lourde a été prononcée à l'encontre du seul accusé qui ne comparaissait pas libre. Il avait écopé de trente ans de réclusion à l'automne 2012 pour le meurtre de son ancienne compagne.

Les cinq autres condamnations s'échelonnent entre 5 ans de prison, dont un avec sursis, et 3 ans, dont 2 avec sursis.

Nina, aujourd'hui âgée de 30 ans, est restée impassible quand la cour a prononcé les condamnations.

Nina "a le sentiment d'avoir été écoutée, entendue, et que sa parole n'a pas été déniée. Enfin, elle est dans la phase qui lui permettra de se reconstruire. Enfin, elle a le sentiment d'être devenue un être humain et pas un objet de spectacle", a déclaré son avocat, Me Léon-Lef Forster. "Son souci, c'est que des vies ne soient pas brisées comme la sienne l'a été", a-t-il dit.

L'avocat d'un des condamnés, Me Alexandre Devillers, s'est insurgé contre les condamnations. "C'est totalement injuste" pour les hommes "qui viennent de partir en prison pour des faits commis il y a 14 ans et qui ont toujours été contestés", a-t-il dit.

"Toutes les preuves se sont écroulées les unes après les autres et les contradictions se sont accumulées", a renchéri un autre avocat de la défense, Me Philippe Pétillault, qualifiant la décision du tribunal de "tout à fait honteuse".

La cour a également prononcé deux acquittements, dont l'un à l'égard d'un accusé poursuivi uniquement pour les faits dénoncés par Aurélie, qui avait choisi à l'ouverture du procès en appel de ne plus être partie civile dans le dossier.

Comme en première instance, seuls les viols commis sur Nina, présente pour assister au verdict, ont été reconnus par la cour, pas ceux allégués par Aurélie.

L'un des hommes condamnés, déjà absent du premier procès, est toujours en fuite, probablement en Amérique latine.

Ce verdict rendu après 9 heures de délibérations est plus lourd que celui de la première instance.

Il y a un an, quatorze hommes avaient été jugés dans cette affaire. Dix d'entre eux avaient été acquittés et quatre condamnés à des peines n'excédant pas 5 ans de prison dont 4 avec sursis.

Ce premier verdict avait engendré une polémique, des associations féministes le considérant trop clément et l'assimilant à un "permis de violer". Le ministère public avait fait appel.

Mercredi, l'avocat général avait requis sept condamnations à des peines allant de 5 ans de prison dont 3 avec sursis à 7 ans ferme. Il avait également demandé un acquittement.

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