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L'ex-RDA, parent pauvre du football allemand

L'ex-RDA, parent pauvre du football allemand

Alors que les clubs allemands comme le Bayern Munich ou Dortmund brillent au firmament du football européen, l'est de l'Allemagne apparaît comme le parent pauvre au point que certains tirent la sonnette d'alarme.

A regarder le classement des clubs évoluant en Bundesliga, on finirait par croire que l'ex-RDA et ses 16 millions d'habitants n'appartiennent toujours pas à l'Allemagne, 24 ans après la Réunification.

Parmi les 18 clubs de première division, aucun de l'Est. Depuis que Cottbus est descendu en deuxième division à l'issue de la saison 2008/2009, plus aucune équipe orientale n'a évolué dans l'élite. Un an avant lui, le Hansa Rostock avait déjà rétrogradé d'un échelon. Quant au Hertha Berlin, il est historiquement le club de Berlin-Ouest.

La situation n'est guère mirobolante en deuxième et troisième divisions avec respectivement 4 clubs de l'ex-RDA (sur 18) et 5 (sur 20). Et ils font plus souvent parler d'eux pour les débordements de leurs supporteurs, voire les injures racistes, que pour leurs performances sur le terrain. Dresde, octuple champion de RDA, a même été exclu de la coupe d'Allemagne cette saison en raison d'incidents provoqués par ses fans lors de l'édition précédente.

C'est donc un cri d'alarme qu'a lancé au début de la saison 2013/2014 le président du petit club Hallescher FC (ex-RDA, 3e division), Michael Schädlich, évoquant la disette financière dans cette partie de l'Allemagne.

"A l'est, les entreprises n'ont tout simplement pas les mêmes capacités de sponsoring qu'à l'ouest, que ce soit dans les domaines du sport, de la culture ou de l'environnement", a expliqué Michael Schädlich, dans un entretien au quotidien Die Welt.

De fait, de nombreux clubs de l'élite s'appuient financièrement sur une grande entreprise implantée historiquement dans la région. C'est le cas du Bayer Leverkusen avec le géant de la pharmacie éponyme ou de Wolfsburg avec le premier constructeur automobile européen Volkswagen.

Mais aucune grande entreprise n'a son siège à l'est où l'activité économique, marquée par les 40 ans de communisme, demeure plus faiblarde qu'à l'ouest avec un taux de chômage plus élevé.

Seule exception à la règle, le RB Leipzig qui vient d'entrer dans l'univers professionnel en accédant cette saison à la troisième division. La société autrichienne de boisson énergétique Red Bull assure entièrement son financement depuis sa création en 2009 et ne cache pas son ambition d'en faire un nom prestigieux du football allemand avec une accession à terme parmi l'élite.

"On voit que lorsqu'une grosse entreprise investit à long terme et quand on met en place des structures raisonnables (...), le succès est possible", a souligné M. Schädlich.

Il a donc lancé l'idée d'aides financières pour le football à l'Est, sur le modèle des transferts colossaux effectués par les régions occidentales vers les celles déshéritées de l'ex-RDA depuis la Réunification. Mais la Fédération allemande (DFB) a immédiatement opposé une fin de non-recevoir, affirmant qu'il faudrait alors envisager aussi de financer des petits clubs de l'ouest.

Le marasme du football est-allemand n'est pas nouveau. Seuls deux clubs de l'Est avaient été admis en première division après la fusion des championnats est et ouest-allemands en 1991/1992. Lors du Mondial-2006 en Allemagne, un seul stade de l'ex-RDA, Leipzig, avait accueilli des matches de la compétition.

Les clubs de l'Est, qui ont donné Matthias Sammer et Michael Ballack au football allemand, voient leurs pépites partir à l'ouest, à l'exemple de l'ancien jeune prodige du Hansa Rostock Toni Kroos qui brille désormais au Bayern Munich.

yap/sg/fbx

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