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Don de sang refusé à une députée noire israélienne 

Don de sang refusé à une députée noire israélienne

L'organisation Magen David Adom (MDA), l'équivalent israélien de la Croix-Rouge, a refusé mercredi le don de sang de la députée noire d'origine éthiopienne Pnina Tamano-Shata, affirmant que « selon les directives du ministère de la Santé, il n'est pas possible d'accepter le sang spécial d'origine juive éthiopienne ».

Un responsable du MDA a ensuite rapidement rectifié le tir, affirmant qu'il était prêt à accepter le sang de la députée, mais que celui-ci serait congelé et ne serait pas utilisé.

L'histoire a fait grand bruit dans le pays.

MDA affirme qu'il ne fait que suivre les procédures mises en place par le ministère de la Santé. C'est pourquoi il n'accepte pas de sang des gens qui sont nés ou ont vécu depuis 1977 plus d'un an dans un pays où le sida est prévalent, comme les pays d'Afrique, de l'Asie du Sud-est et des Caraïbes. MDA ne prend pas non plus le sang des gens ayant vécu plus de six mois consécutifs en Grande-Bretagne entre 1980 et 1996.

La députée Tamano-Shata, qui a tenté d'offrir son sang à l'occasion d'une opération organisée par MDA dans l'enceinte du parlement, à Jérusalem, est particulièrement outrée par ce refus, qu'elle a qualifié d'« affront fait à toute une communauté en raison de la couleur de sa peau ».

« J'ai 32 ans, je suis arrivée à l'âge de 3 ans en Israël, j'ai effectué mon service militaire et j'ai deux enfants. Il n'y aucune raison de me traiter de la sorte », a-t-elle lancé.

« Aujourd'hui j'ai eu une autre preuve que l'égalité des droits pour les Éthiopiens en Israël est un gentil slogan, mais un gentil slogan qui n'existe pas en réalité », a-t-elle poursuivi.

La députée a rappelé qu'elle avait manifesté il y a 16 ans à Jérusalem lorsque les médias avaient révélé que les autorités sanitaires se débarrassaient sans l'utiliser du sang donné par les membres de sa communauté. « Depuis cette époque, rien n'a changé », a-t-elle regretté.

Les parlementaires derrière Pnina Tamano-Shata

Réagissant à la polémique, le premier ministre Benyamin Nétanyahou a tenu à exprimer son « admiration » à la députée. Il a déclaré qu'il allait demander un examen des directives à l'origine de cette affaire.

Quant au président du Parlement, Yuli Edelstein, il s'est dit choqué par l'incident, ainsi que plusieurs ministres et députés.

« Je pensais que tout ça était derrière nous, mais j'avais tort. C'est un événement inacceptable », a déclaré M. Edelstein.

Plus de 100 000 juifs éthiopiens ont immigré en Israël au cours des 30 dernières années, notamment en 1984 et en 1991, lors d'opérations organisées par l'État hébreu. Ils sont pour la plupart victimes de discrimination.

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