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Nelson Mandela rendu à son peuple pour un un dernier adieu

Nelson Mandela rendu à son peuple pour un un dernier adieu

Nelson Mandela était à nouveau parmi son peuple, jeudi, des dizaines milliers de personnes étant attendues pour lui rendre un dernier adieu à Pretoria, avant que son corps ne soit transporté dans le village de son enfance de Qunu (sud) où il sera enterré dimanche.

Le cercueil du premier président noir qu'a connu l'Afrique du Sud après des siècles de ségrégation est arrivé, pour le deuxième jour consécutif, peu avant 08H00 (06H00 GMT) à l'Union Buildings, le siège de la présidence.

Il y a été accueilli par l'hymne national, en présence de Mandla, l'aîné de ses petits enfants, puis amené sur le podium où il sera exposé jusqu'à 17H30 (15H30 GMT), là où il avait été investi président le 10 mai 1994 après les premières élections multiraciales sud-africaines.

Des officiels, des militaires et des policiers ont d'abord défilé devant l'illustre dépouille, avant que les portes ne soient ouvertes aux anonymes. Les traits reposés, figé pour l'éternité, Nelson Mandela gît dans un cercueil au couvercle de verre.

Le corps de Nelson Mandela avait auparavant été transporté en cortège pendant une demi-heure à travers les rues de la capitale sud-africaine, depuis l'hôpital militaire où il est conservé la nuit, devant des milliers de personnes.

Certains chantaient, dansaient. Tous ont salué le cortège funèbre à son passage dans la rue Madiba (ex-Vermeulen), fraîchement rebaptisée pour rendre hommage au nom de clan de Mandela, affectueusement adopté par la plupart des Sud-Africains.

"Mes cheveux se hérissent. C'est un corps sans âme. Comme quand vos parents vous quittent. Je pleure mon président", a témoigné Johanna Moyo, 41 ans, au passage du corbillard.

"Je suis très touchée, et triste, mais il a joué son rôle", a ajouté Phumzile Mnguni, 25 ans.

Pour la première fois depuis le décès le 5 décembre du père de la démocratie sud-africaine, des milliers d'anonymes avaient déjà pu venir le voir mercredi après-midi, après les proches et les officiels.

"Il était beau. Je ne l'ai jamais vu malade, mais aujourd'hui il n'était pas mal", a témoigné Francina Masongo, 61 ans, toute de noir vêtue.

"J'étais émue mais mal à l'aise. Heureuse et triste. J'ai juste dit une prière dans mon coeur. (...) Je suis fière d'être là."

Alors que la foule avait largement déserté la cérémonie officielle de mardi à Soweto, la file d'attente pour s'incliner devant sa dépouille de Mandela atteignait un kilomètre et demi mercredi dans l'après-midi. Les forces de sécurité ont dû renvoyer plusieurs milliers de personnes chez eux.

Le recueillement et le silence avaient remplacé la célébration joyeuse des derniers jours, lorsque les gens chantaient leur gratitude envers l'homme qui avait abattu le régime honni de l'apartheid. Mercredi, les Sud-Africains pleuraient en défilant lentement le long du cercueil.

Peu à peu, ils se réappropriaient ce président qui, depuis son décès, avait été accaparé par les officiels et les dignitaires étrangers.

Devant l'Union Buildings, l'imposant bâtiment de la présidence, un mémorial improvisé au pied du monument au morts des deux guerres mondiales est couvert de fleurs et de messages. "Cher Tata Madiba, merci pour m'avoir appris le pardon", disait l'un d'eux.

Mercredi soir, la ville du Cap --là où Mandela a été en prison pendant près de vingt-sept ans-- a parallèlement tenu son propre hommage dans le stade de la ville.

Lors d'un joyeux concert, Johnny Clegg, le "Zoulou blanc", a chanté son célèbre "Asimbonanga", qui dit la peine de ne pas avoir pu voir Mandela lorsqu'il croupissait dans les geôles de l'apartheid.

L'ancien capitaine de l'équipe sud-africaine de rugby Francois Pienaar --vainqueur de la Coupe du monde de 1995 sous les encouragements de Mandela-- a aussi rendu hommage à l'ancien président. "Il était notre entraîneur spirituel et notre capitaine", a-t-il dit.

"Où est Madiba? Il est avec nous", a également lancé Annie Lennox, l'ancienne vedette du groupe Eurythmics, qui au lieu de chanter a exhorté les Sud-Africains --les plus touchés dans le monde par la pandémie-- à se protéger contre le VIH-sida. Reprenant l'un des derniers combats de Nelson Mandela.

La dépouille du héros national sera à nouveau exposée dans la cour de la présidence vendredi, après avoir été une nouvelle fois transportée à travers Pretoria depuis l'hôpital militaire où elle est conservée.

Elle sera transférée samedi dans le Cap oriental (sud-est), la province natale du grand homme, avant l'inhumation dimanche à Qunu, le village de son enfance.

bur-liu/cpb/ros

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