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Le Japon veut adapter sa réponse militaire aux "menaces" chinoise et nord-coréenne

Le Japon veut adapter sa réponse militaire aux "menaces" chinoise et nord-coréenne

Confronté à une hypothétique menace chinoise mais aussi nord-coréenne, le Japon est en train d'adapter son outil militaire pour fournir la réponse la mieux adaptée et la plus rapide dans ce genre de situation, a indiqué jeudi un responsable du parti au pouvoir.

Selon ce responsable du Parti Libéral-Démocrate (PLD) interrogé par l'AFP, le gouvernement conservateur de Shinzo Abe vise notamment avec ces nouvelles orientations à accroître la coordination des forces terrestres, aériennes et maritimes.

"Pour la première fois, nous serons en mesure d'avoir de la mobilité, ainsi qu'une capacité à déployer rapidement des forces de façon intégrée", a commenté jeudi le ministre de la Défense Itsunori Onodera, citant spécifiquement le cas d'opération sur des "îles lointaines".

"Si par exemple nous sommes confrontés à la menace d'un missile nord-coréen, le Japon devrait pouvoir être capable de tenter de l'abattre d'abord depuis la mer, et ensuite depuis la terre", a poursuivi M. Onodera.

Ces orientations tiennent par ailleurs compte du changement de nature et d'origine des menaces potentielles envisagées par le Japon: du temps de la guerre froide, le péril venait essentiellement du nord avec l'URSS, et donc le gros des forces nippones était concentré dans le nord et l'est du pays.

Aujourd'hui, Tokyo estime que le danger vient essentiellement de la Chine et de la Corée du Nord, et donc les effectifs des trois armées doivent être redéployés plus au sud, avec une capacité renforcée à se projeter sur des îles japonaises éloignées en cas d'attaque.

Les relations entre Pékin et Tokyo sont exécrables depuis depuis plus d'un an précisément à cause d'un conflit territorial à propos d'un petit archipel inhabité en mer de Chine orientale: les Senkaku sont administrées par Tokyo mais Pékin les revendique sous le nom de Diaoyu.

Les deux capitales ne sont prêtes à aucune concession sur ces îles situées à 200 km au nord-est de Taïwan et 400 km à l'ouest de l'île d'Okinawa (sud du Japon).

Mardi prochain, le gouvernement de Shinzo Abe devrait par ailleurs approuver un document dit de "stratégie de sécurité nationale" codifiant le déploiement de troupes et leur équipement.

L'une des premières décisions de M. Abe en arrivant au pouvoir fin décembre 2012 a été d'augmenter le budget de la défense, une première depuis onze ans, en partie pour répondre à la progression régulière des dépenses militaires chinoises.

Un porte-parole militaire nippon a annoncé par ailleurs que le Japon avait mené jeudi des exercices aéro-navals conjoints avec la Corée du Sud en mer de Chine orientale, dans un secteur couvert par la "zone d'identification aérienne" (ZAI) décrétée par Pékin en novembre.

La marine japonaise avait engagé deux bâtiments de guerre ainsi qu'un hélicoptère, a précisé ce porte-parole.

Il a ajouté que Tokyo n'avait pas au préalable informé Pékin de l'usage d'un hélicoptère dans sa ZAI, comme l'exige la Chine depuis le 21 novembre.

Le porte-parole a toutefois indiqué que ces exercices de sauvetage en mer étaient prévus de longue date et ne constituaient donc pas une "réponse" à la décision par la Chine d'imposer une ZAI.

Le Japon, Taïwan, la Corée du Sud, mais aussi les Etats-Unis ont indiqué qu'ils n'entendaient pas se conformer aux exigence chinoises sur ce point.

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