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Inde: le gouvernement envisage de légiférer sur les droits des homosexuels

Inde: le gouvernement envisage de légiférer sur les droits des homosexuels

Le gouvernement indien étudie la possibilité de légiférer afin de renverser la décision prise mercredi par la Cour suprême de maintenir la loi faisant de l'homosexualité un crime, a déclaré jeudi le ministre indien des Finances, également porte-parole du gouvernement.

P. Chidambaram a estimé que la décision de la Cour suprême ramenait le pays au XIXe siècle.

Il a cependant prévenu que légiférer demanderait du temps, à quelques mois des élections générales prévues d'ici à mai 2014.

La Cour suprême a confirmé mercredi la loi, héritée de la législation du colonisateur britannique de 1860, qualifiant l'homosexualité de crime, une douche froide pour les défenseurs des droits des homosexuels.

"Ce que nous avons fait, c'est de revenir en 1860 et j'en suis très déçu", a dit le ministre à la chaîne de télévision NDTV.

"Nous devons étudier les voies et moyens de renverser ce jugement très rapidement. Légiférer est l'un des moyens mais cela prendra du temps", a-t-il dit.

"Même si cette option n'est pas exclue, nous devons envisager d'autres moyens et je suis prêt à chercher avec mes collègues d'autres façons de revenir sur ce jugement", a ajouté le ministre.

De son côté le ministre de la Justice, Kapil Sibal, a également indiqué que l'exécutif étudiait les "options" pour mettre fin cette article de loi.

"Ce n'est pas une loi de notre temps, vous ne pouvez avoir une législation antédiluvienne et anachronique comme celle-là", a-t-il déclaré à des journalistes.

"Chaque minute compte, nous pensons à prendre une décision rapide", a ajouté M. Sibal.

Plusieurs quotidiens ont fait part jeudi de leur réprobation après la décision de la Cour suprême.

"C'est le retour d'une loi discriminatoire qui a été créée il y a 150 ans par nos colonisateurs. C'est un mauvais coup porté au libre choix de l'individu", a estimé en Une The Times of India.

Mais le quotidien a aussi blâmé les politiques qui n'ont pas légiféré plus tôt.

"Le Parlement aurait dû adopter depuis longtemps un amendement à l'article 377 (l'article en cause du code pénal)", écrit le journal.

La chef du parti du Congrès, Spnia Gandhi, le parti au pouvoir, a exhorté le Parlement à légiférer.

"J'espère que le Parlement va s'attaquer au sujet et maintenir les droits constitutionnels de vie et de liberté de chaque citoyen en Inde, y compris ceux qui sont directement touchés par ce jugement", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

La décision de la Cour suprême a été très critiquée à l'étranger, en particulier par les Etats-Unis.

co/ef/abk

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