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"Il est temps de fermer Guantanamo", juge le premier commandant de la prison

"Il est temps de fermer Guantanamo", juge le premier commandant de la prison

"Il est temps de fermer Guantanamo", a écrit jeudi le tout premier commandant de la prison, Michael Lehnert, qui a ouvert le camp à l'arrivée des premiers détenus en janvier 2002.

Dans une tribune publiée dans le quotidien Detroit Free Press, le général à la retraite juge "rétrospectivement mauvaise l'entière stratégie de détention et d'interrogatoires" mise en place à cette époque à Guantanamo.

Alors que le Congrès s'apprête à valider un compromis obtenu des deux côtés de l'échiquier pour faciliter les rapatriements ou les retours à l'étranger des détenus, l'ancien commandant de Guantanamo déplore que l'accord "maintienne une interdiction inutile sur les transfèrements aux Etats-Unis".

"La loi doit être changée", a-t-il exhorté, estimant "qu'une poignée de détenus doit être transférée aux Etats-Unis pour être traduits en justice ou être incarcérés".

Cette "prison n'aurait jamais dû exister", elle "valide toutes les perceptions négatives contre les Etats-Unis", écrit encore le général qui a dû faire construire les "cent premières cellules en 96 heures", avant l'arrivée du premier groupe de 20 prisonniers une semaine plus tard.

Au terme de bientôt cinq ans de présidence Obama, dont la fermeture de Guantanamo était la première promesse, 162 hommes sont toujours dans la prison, sur les 779 qui sont passés par ses geôles. "La plupart sont libérables, mais coincés (là-bas) par la politique", juge l'ex-commandant de la prison.

Il dit avoir réalisé "dès les premiers jours de Guantanamo" que "beaucoup de ses détenus n'auraient jamais dû y être envoyés", en raison de leur "faible valeur en matière de renseignement" et de "l'insuffisance des preuves les reliant à des crimes de guerre".

"Il est temps de fermer Guantanamo. Notre départ d'Afghanistan est le meilleur moment de l'histoire pour fermer ce camp", exhorte-t-il. "Il est temps pour les Américains et nos politiciens d'accepter de prendre des risques au nom de nos valeurs".

"On ne peut pas promettre qu'aucun détenu qui sera libéré ne planifiera une attaque contre nous, de même qu'on ne peut pas promettre qu'aucun criminel libéré dans la société ne commettra un autre crime", pointe-t-il.

La Chambre des représentants puis le Sénat sont appelés à voter avant la fin décembre sur le compromis que des dirigeants républicains et démocrates ont scellé.

chv/mdm

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