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La tension persiste en Ukraine

La tension persiste en Ukraine

Les membres de l'exécutif ukrainien ont pu pénétrer mercredi au siège du gouvernement pour un conseil des ministres, en dépit du blocus d'opposants. Le premier ministre, Mikola Azarov, a d'ailleurs mis en garde les manifestants contre d'éventuelles poursuites.

À Moscou, le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, cité par l'agence Interfax, a souhaité que l'Ukraine retrouve « ordre et stabilité », tout en jugeant que les troubles politiques étaient un « problème intérieur » pour Kiev, selon des propos tenus au vice-premier ministre ukrainien, Iouri Boïko.

Iouri Boïko s'est rendu à Moscou pour des entretiens bilatéraux, consacrés notamment à une aide financière et aux livraisons de gaz naturel russe, dont Kiev voudrait faire baisser le prix après avoir renoncé fin novembre à un accord d'association avec l'Union européenne (UE).

À Kiev, des policiers antiémeute ont bloqué l'accès aux rues qui entourent les bâtiments présidentiels, au lendemain du départ pour quatre jours en Chine du président Viktor Ianoukovitch. Les manifestants, largement favorables à un rapprochement avec l'UE, menacent de durcir leur blocus.

L'agence Chine nouvelle a précisé que Viktor Ianoukovitch, accusé par ses détracteurs d'avoir cédé à Moscou en reniant sa promesse électorale de rapprochement avec l'UE, était dans la ville de Xi'an où il doit visiter le Mausolée de l'empereur Qin.

Sans véritable chef de file, à l'exception du chef du parti Oudar, l'ancien champion du monde de boxe Vitali Klitschko, les manifestants espèrent reproduire le scénario de la « Révolution orange » de 2004-2005, qui avait renversé le pouvoir postsoviétique et empêché Viktor Ianoukovitch d'accéder à la présidence à la faveur de fraudes électorales.

Le mouvement, qui a drainé mercredi des centaines de personnes aux abords des bâtiments gouvernementaux, semble cependant très hétéroclite, et des nationalistes radicaux sont présents aux côtés des partisans d'un rapprochement avec l'UE.

Pressions sur l'économie

L'opposition n'est pas parvenue mardi à faire voter une motion de censure au Parlement, devant lequel Mikola Azarov s'est dit prêt à dialoguer avec les manifestants, à condition qu'ils cessent l'occupation des bâtiments publics.

M. Azarov a aussi présenté ses excuses pour des violences policières commises dans la nuit de vendredi à samedi. Mercredi, à l'issue du conseil des ministres, le chef du gouvernement a de nouveau pressé les opposants à modérer leurs actions et estimé que les autorités avaient fait preuve de tolérance.

« Tout le monde doit réaliser que la Constitution nationale et les lois doivent être respectées, que personne n'est autorisé à les enfreindre », a averti Mikola Azarov. « Tous les responsables d'actes illégaux devront en répondre ».

À Bruxelles, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a dit « ne pas comprendre » l'attitude des chefs de la diplomatie des pays de l'OTAN, qui ont collectivement dénoncé mardi « l'usage excessif de la force » par les autorités de Kiev, et a évoqué des actions « agressives » de la part des manifestants.

En refusant de signer un accord d'association avec l'Union européenne, Viktor Ianoukovitch a rouvert les plaies profondes d'un pays de 46 millions d'habitants déchirés entre l'Est, russophone, et l'Ouest, ukrainophone.

La tension commence aussi à peser sur la confiance des marchés financiers, au risque d'accroître la crise économique. La banque centrale ukrainienne est de nouveau intervenue sur le marché des changes pour soutenir la devise nationale, la hryvnia. Les obligations et les marchés d'actions sont aussi soumis à une forte pression.

Kiev se prépare l'an prochain à devoir rembourser une facture de plus de 12,5 milliards d'euros, liée à l'approvisionnement en gaz et au remboursement de la dette.

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