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Violences en Ukraine : l'opposition appelle à la démission du président

Violences en Ukraine : l'opposition appelle à la démission du président

L'opposition ukrainienne a appelé samedi à renverser le pouvoir en descendant dans la rue, après la dispersion violente par la police antiémeute de centaines de manifestants proeuropéens qui s'étaient rassemblés la veille, place de l'Indépendance, dans le centre de Kiev.

L'opposante emprisonnée et ex-première ministre Ioulia Timochenko a appelé les Ukrainiens à « se lever contre la dictature » et à se mobiliser dimanche à Kiev, alors que les trois principales formations d'opposition ont appelé à une grève générale pour obtenir le départ du président Viktor Ianoukovitch ainsi que des élections anticipées.

Samedi à l'aube, la police est intervenue contre les manifestants qui campaient encore sur la place après la manifestation de vendredi soir contre la décision du président de ne pas signer l'accord d'association et de libre-échange qui était en négociation depuis des mois avec l'Union européenne (UE).

Les policiers ont tiré tout d'abord des grenades assourdissantes en direction de la foule, puis sont intervenus à coups de matraque pour les chasser des lieux, poursuivant certains manifestants dans les rues avoisinantes.

« Ils ont commencé à frapper tout le monde sans distinction. Ils frappaient les vieux, les filles, même un enfant. Son visage était couvert de sang », a raconté à l'AFP Maria Tchalykh, une étudiante de 17 ans qui était sur la place.

Vers 5 h locales samedi, une partie de la place a été bouclée par les policiers antiémeutes. Neuf ans plus tôt, en 2004, cette même place de l'Indépendance avait connu de grandes manifestations de la « révolution orange » contre la fraude électorale.

Vendredi soir, quelques incidents avaient eu lieu entre les manifestants proeuropéens et les policiers. Au moins quatre personnes avaient été passées à tabac par des policiers, dont un caméraman et un photographe de Reuters. Ce dernier, frappé à la tête, a eu le visage en sang.

Le rêve européen « volé »

Dix mille manifestants proeuropéens s'étaient rassemblés, vendredi sur la place de l'Indépendance, en accusant le président Ianoukovitch d'avoir « détruit leur rêve » d'un rapprochement avec l'Union européenne.

« Aujourd'hui, ils nous ont volé notre rêve, le rêve de vivre enfin dans un pays normal », a lancé à la foule l'opposant Vitali Klitschko, qui veut se présenter à l'élection présidentielle de 2015.

« Ne pas avoir signé l'accord d'association [avec l'UE] relève de la trahison », a-t-il ajouté.

Le sommet de Vilnius, en Lituanie, consacré au rapprochement entre l'Union et six anciennes républiques soviétiques s'est achevé, vendredi, sans ce qui devait être sa grande réussite, la signature par Kiev d'un accord d'association avec l'UE.

Le président Ianoukovitch a résolument bloqué les tentatives de compromis de dernière minute visant à relancer les négociations, que Kiev a gelées il y a une semaine.

Alors que la foule entonnait l'hymne national, des cris se sont élevés 200 mètres plus loin, provenant d'une contre-manifestation organisée sur la place de l'Europe par trois ou quatre mille partisans du chef de l'État.

Ces adversaires de l'association avec l'UE, venus pour beaucoup de l'est russophone du pays, ont écouté des chants populaires et plusieurs orateurs qui ont salué la décision du président ukrainien.

Malgré la proximité des deux rassemblements, aucun incident n'a été signalé entre les groupes rivaux de manifestants.

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