Le dossier controversé d'un éventuel développement pétrolier sur l'île d'Anticosti et ses possibles répercussions sur l'environnement a fait l'objet d'un colloque samedi au Centre Frédéric Back, à Québec.
L'événement, qui était organisé par l'organisme Nature Québec, s'est tenu sous le thème Le pétrole d'Anticosti : mais où s'en va le Québec? Il a réuni de nombreux environnementalistes.
Le metteur en scène et citoyen engagé Dominic Champagne, l'ex-commissaire au Développement durable Harvey Mead, l'ingénieur-géologue Marc Durand et Hugo Tremblay du Centre québécois du droit de l'environnement, entre autres, ont participé au colloque.
Les opposants à l'exploitation pétrolière sur l'île d'Anticosti font valoir qu'un éventuel développement de cette industrie nuirait grandement à l'environnement. Ils s'inquiètent de voir que l'île, qui cache de vastes réserves pétrolières qui atteindraient 40 milliards de barils, suscite la convoitise des firmes Junex, Pétrolia et son partenaire Corridor Ressources.
« Ceux qui pensent que c'est le vol du siècle, qu'on est assis sur une fortune, qu'on est les futurs cheiks d'Amérique du Nord au Québec, je pense qu'il y a vraiment un ballon à dégonfler [...] Il y a des faits à établir », a affirmé Christian Simard, directeur général chez Nature Québec.
Ce dernier rappelle que pour extraire l'or noir de l'île, les compagnies devront probablement recourir à la fracturation hydraulique, ce qui aurait de sérieuses conséquences sur la nappe phréatique de l'île. « Il y a aussi la problématique des rivières à saumon. Il y a une hydrologie particulière à l'île d'Anticosti. Donc, il y a des enjeux qui sont majeurs », dit-il.
Christian Simard ajoute que le pétrole d'Anticosti est un pétrole de schiste, non conventionnel, dont l'exploitation risque de s'avérer particulièrement coûteuse.
De leur côté, certaines entreprises qui souhaitent exploiter les ressources pétrolières dans le sous-sol de l'île d'Anticosti tentent de se faire rassurantes.
Isabelle Proulx, vice-présidente au développement des affaires chez Pétrolia, tient à préciser que les informations sur la présence et l'exploitation possible de pétrole à l'île d'Anticosti restent fragmentaires à ce stade-ci.
« Il faut faire attention. Il faut commencer par le début, pouvoir explorer, savoir si oui ou non on va être capable d'exploiter ce pétrole-là », a-t-elle affirmé.
Rappelons que Pétrolia et d'autres compagnies détiennent d'ores et déjà des permis d'exploration. Elles pourraient commencer les forages sur l'île d'Anticosti dès l'an prochain.
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