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France : « On est tous des Taubira, contre le racisme »

France : « On est tous des Taubira, contre le racisme »

Presque trente ans après la Marche pour l'égalité et contre le racisme, le 3 décembre 1983, des milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et en régions à l'appel des grandes associations antiracistes et des syndicats.

Cette marche a été décidée en réaction aux propos racistes visant la ministre de la Justice, Christiane Taubira, au début du mois et à la montée du racisme observée, selon les organisations, ces derniers mois et ces dernières années.

Des jeunes socialistes, rejoints par les mouvements de jeunesse de partis de gauche et du centre, ont appelé pour leur part à une Marche des Républicains le 8 décembre à Paris, mais les associations « historiques » tenaient à s'en démarquer.

Outre la marche parisienne, des rassemblements ont eu lieu simultanément dans une centaine de villes de province et dans les départements et territoires d'outre-mer.

Le défilé parisien est parti en début d'après-midi de la place de la République pour rejoindre celle de la Bastille.

« Marchons contre le racisme avant que le racisme ne nous marche dessus », proclamait l'affiche officielle. Dans le cortège, on pouvait voir des petites mains jaunes de SOS Racisme et de nombreux badges « On est tous des Taubira, contre le racisme ».

SOS Racisme, la Ligue des droits de l'homme, le Mrap, La Licra, France terre d'asile, la CGT, la CFDT, l'Unsa, la FSU et plus de 35 associations ont dénoncé l'installation en France d'« un climat nauséabond ».

Ils rappellent les déclarations racistes dont Christiane Taubira a été la cible de la part d'une responsable du Front national et les invectives d'enfants la traitant de « guenon », une comparaison reprise en première page de l'hebdomadaire d'extrême droite Minute.

« Ras-le-bol »

« Le personnel politique de droite comme de gauche a un peu abdiqué des valeurs de la République. La parole est un peu diluée sur ces questions, alors la société civile le fait », a expliqué le président de la Licra, Alain Jakubowicz.

L'avocat a attribué la relative modestie du défilé parisien au fait qu'il intervienne « assez loin de l'événement ». « La mobilisation est de plus en plus difficile, mais il est important de souligner l'unanimité pas si courante de la société civile », a-t-il dit.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a souligné que le monde du travail n'était pas exempt de discriminations et de racisme. « On a décidé de manifester notre ras-le-bol, dire que le racisme ne doit pas pénétrer le monde du travail », a-t-il expliqué.

Bien que cette marche soit avant tout celle de la société civile, Harlem Désir, premier secrétaire du Parti socialiste, s'est invité dans le carré de tête avec plusieurs autres responsables du parti.

« La banalisation de la parole raciste, on ne peut pas l'accepter. Nous n'accepterons pas cela, car la France a un pacte avec l'égalité et la fraternité », a-t-il dit.

Jean-Luc Mélenchon était également présent à la tête d'une délégation du Parti de gauche.

L'anniversaire de la « marche des Beurs » de 1983 est également émaillé par de nombreuses célébrations, film, documentaires, colloques et forums un peu partout en France.

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