Les suicides présumés de deux soldats des Forces canadiennes vétérans de l'Afghanistan, dont un survenu à l'extérieur de la base militaire de Shilo au Manitoba, ont attiré l'attention du ministre canadien de la Défense, Rob Nicholson.
Ce dernier a qualifié les morts de « troublantes » et a réaffirmé que le gouvernement avait augmenté l'aide apporté aux soldats en matière de santé mentale.
La GRC enquête sur la mort survenue mardi d'un soldat chez lui, à l'extérieur de la base militaire de Shilo au Manitoba. En Alberta, les autorités examinent la mort d'un autre soldat, un réserviste qui a lui aussi servi sur la base de Shilo, retrouvé dans un état grave dans un centre correctionnel de Lethbridge et qui est décédé lundi.
Dans les deux cas, la thèse du suicide est privilégiée. Le ministre de la Défense a déclaré qu'il attendait que l'armée lui fournisse des rapports et des conseils sur ce que serait la prochaine étape.
Radio-Canada a appris que l'un des soldats souffrait de troubles liés au syndrome post-traumatique.
Une histoire qui se répète
Avocat, colonel à la retraite et professeur de droit militaire à Ottawa, Michel Drapeau estime avoir un sentiment de déjà vu face à cette histoire.
« Cela revient constamment et il ne semble pas que nous tirions les leçons qu'on devrait apprendre à chaque fois qu'il y a une tragédie semblable », regrette l'officier à la retraite. Ce dernier s'interrogeait jeudi au micro de Radio-Canada sur ce qu'il était possible de faire pour sauver des vies.
Selon lui la société civile et les familles des victimes devraient faire partie de l'enquête, ce qui n'est pas le cas actuellement.
« Peut-être que le lien qui se fait entre le ministère de la Défense et le ministère des anciens Combattants, si lien il y a, pourrait se faire de façon beaucoup plus disciplinée dans le but d'aider les gens à survivre et à chercher l'aide nécessaire », estime Michel Drapeau.
Il reconnaît tout de même que l'armée a amélioré ses procédures, mais qu'il revient à la société civile de jouer son rôle dans l'accompagnement des soldats victimes du syndrome post-traumatique.
« Pour ces jeunes libérés des forces, est-ce qu'il ne devrait pas y avoir un examen dans le but de protéger et d'aider ces jeunes-là [...] pour s'assurer que personne ne tombe dans le vide ce qui est le cas présentement [...] et qu'on les encadre pour s'assurer qu'ils ne rentrent pas seuls dans leurs petits patelins, car se sont eux que l'on retrouve sur les feuilles de nécrologie lorsqu'ils se sont enlevé la vie et malheureusement il y en a trop ».