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Les partis religieux seront interdits en Égypte selon la nouvelle constitution

Les partis religieux seront interdits en Égypte selon la nouvelle constitution

La nouvelle constitution égyptienne interdira les formations politiques sur des bases religieuses, selon un projet de texte « final » largement repris mercredi par les médias d'État, pendant que des manifestations faisaient un mort au Caire.

La loi fondamentale, dont l'écriture doit officiellement s'achever jeudi, renforcera également les prérogatives de l'armée même si elle confirme le caractère civil de l'État.

Le projet de texte prévoit entre autres que le choix du ministre de la Défense, traditionnellement dévolu au chef d'état-major, devra être approuvé par le Conseil suprême des forces armées pendant les huit années qui suivront l'adoption de la constitution.

Pour Gamal Eid, avocat des droits de l'homme, « cela signifie que l'armée constituera un État dans l'État ».

« L'Égypte est un État moderne, démocratique et placé sous régime civil », a rappelé Mohamed Salmaoui, porte-parole de la commission chargée d'amender la constitution.

Son président est l'ancien ministre des Affaires étrangères d'Hosni Moubarak et ancien secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Seuls deux islamistes, dont un représentant du parti salafiste Nour, en font partie.

Le texte amendé devrait autoriser les procès de civils devant des tribunaux militaires comme le faisait le régime de Moubarak et devrait également permettre l'emprisonnement des homosexuels.

La nouvelle constitution devrait être soumise à un référendum en décembre, son adoption ouvrant la voie à des élections législatives et présidentielles l'an prochain.

Interventions policières musclées

L'annonce du contenu du projet de texte de loi fondamentale intervient au moment où l'Égypte est secouée par de nouvelles manifestations.

Plus tôt, un étudiant a été tué lors d'une manifestation islamiste à l'Université du Caire, selon des sources au ministère de la Santé.

Au moins 17 étudiants ont été arrêtés, rapporte le quotidien égyptien Al-Ahram.

Le pouvoir est engagé dans une vaste opération de répression contre les partisans du président islamiste Mohamed Morsi, renversé par l'armée.

Mardi, la police a appliqué la nouvelle loi sur les manifestations et dispersé à coup de canon à eau et de grenades lacrymogènes deux manifestations « modestes ».

Les manifestants dénonçaient la nouvelle loi sur les manifestations et un article maintenu dans la constitution qui autorise les militaires à juger des civils.

Le gouvernement a une nouvelle fois rappelé qu'il ne comptait pas faire marche arrière sur la loi portant sur les manifestations.

Le Conseil des ministres a rappelé que l'Égypte était « en guerre contre le terrorisme » et qu'il comptait aller jusqu'au bout pour l'éradiquer.