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Thaïlande : l'opposition tente de paralyser le pouvoir dans la rue

Thaïlande : l'opposition tente de paralyser le pouvoir dans la rue

Des milliers de manifestants qui réclament la chute du gouvernement thaïlandais ont poursuivi mercredi leurs efforts pour provoquer la paralysie de l'administration en assiégeant des bâtiments publics dans la capitale et ailleurs aussi au pays.

Quelques dizaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Bangkok, des foules bruyantes se massant autour ou à l'intérieur de 6 des 19 ministères du gouvernement. Les protestataires étaient toutefois nettement moins que les 100 000 qui s'étaient déplacés pour témoigner leur colère dimanche dernier.

Un groupe important dirigé par l'ancien vice-premier ministre Suthep Thaugsuban a marché des kilomètres vers la périphérie de la capitale, obligeant pacifiquement l'évacuation d'un complexe abritant les locaux de la police fédérale thaïlandaise, pour ensuite y entrer et se proposer d'y passer la nuit.

Les manifestations se sont déroulées de manière pacifique. À la tombée du jour, seul le ministère des Finances était toujours occupé.

La mobilisation s'est aussi transportée à l'extérieur de la capitale, atteignant en particulier les provinces du sud, bastion du Parti démocrate, principal parti de l'opposition. Des manifestants, parfois plusieurs milliers, se sont ainsi pressés autour de 25 sièges d'administrations provinciales, selon un responsable du gouvernement.

Les manifestants réclament le départ de la première ministre, Yingluck Shinawatra, élue en 2011. Ils prétendent que son gouvernement est en réalité contrôlé par son frère, l'ancien premier ministre Thaksin Shinawatra, qui a été chassé par l'armée en 2006. Ce dernier vit à Dubaï depuis cinq ans pour échapper à la peine de deux ans de prison pour corruption qui l'attend en Thaïlande.

Pendant ce temps, le débat se poursuivait au Parlement autour d'une motion de censure déposée contre le gouvernement par le Parti démocrate, qui n'a gagné aucune élection en près de 20 ans.

Yingluck Shinawatra, qui devrait passer ce test grâce à une majorité confortable, s'est de nouveau dite prête à discuter avec les manifestants, et a réaffirmé que l'État n'aurait pas recours à la violence, prévenant toutefois que la police allait contribuer au maintien de l'ordre.

Jusqu'à présent, les forces de l'ordre n'ont même pas encore utilisé de gaz lacrymogènes en réponse aux manifestations.

La première ministre a également réaffirmé qu'elle était la chef d'une démocratie, et non pas une marionnette aux mains de son frère.

Quant à Suthep Thaugsuban, il a affirmé qu'il n'abandonnerait pas, « même si la première ministre démissionne ou dissout le Parlement. Nous ne nous arrêterons que quand le pouvoir sera entre les mains du peuple ».

La colère des manifestants a été déclenchée par une loi d'amnistie, qui a été, selon eux, spécialement taillée pour éviter à Thaksin Shinawatra de faire face à la justice. Le rejet du texte au Sénat n'a pas apaisé les opposants.

Thaksin Shinawatra, un milliardaire ayant fait fortune dans le secteur des télécommunications, est soutenu par les classes populaires, spécialement dans les campagnes. Ses détracteurs, qui le présentent comme un personnage corrompu et manipulateur, se recrutent parmi l'élite conservatrice, l'armée et les proches du palais royal, qui le considèrent comme une menace contre la monarchie.

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