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Un entraîneur, deux armes

Un entraîneur, deux armes

C'était une journée tranquille à l'entraînement du Canadien, lundi, à Brossard. Si tranquille, en fait, qu'il n'y a pas eu d'entraînement sur la glace.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Mais les journalistes ont eu droit à un événement rare : la chance de s'entretenir avec Gerard Gallant, pas étranger aux récents succès du Tricolore.

C'est que la LHJMQ a annoncé qu'elle intronisera Gallant à son Temple de la renommée en avril prochain. Un honneur mérité pour un joueur junior prolifique, devenu ensuite un des bons entraîneurs du circuit Courteau ces dernières années.

Aujourd'hui dans l'ombre de Michel Therrien, Gallant se plaît dans son rôle d'adjoint. Et on peut le comprendre. Car à l'entendre parler de sa philosophie, il est facile de croire qu'il est plus à son aise comme adjoint - le rôle du « gentil » - que dans celui du « méchant » entraîneur-chef.

« Le travail de l'assistant est de parler aux joueurs au banc, leur souligner leurs erreurs et les aspects positifs, explique-t-il. L'entraîneur-chef doit gérer ses changements de trio et ses confrontations. J'essaie de rester positif, d'être 80 % positif et 20 % négatif. »

« C'est ce qui le rend bon : il comprend son rôle, a rappelé le défenseur Josh Gorges. Il est le pont entre l'entraîneur-chef et les joueurs. Mais quand il se fâche, son message passe encore mieux, parce qu'on sait qu'il est vraiment passionné. »

Même s'il se sent bien dans un rôle de second, il ne dirait pas non à un retour comme entraîneur-chef un bon jour.

« J'adorerais redevenir entraîneur-chef si l'occasion se présente, mais ce n'est pas la fin du monde. J'aime mon rôle. N'importe quel assistant dans la LNH veut être entraîneur-chef. Mais Michel nous donne de bonnes responsabilités et il nous traite avec respect. »

Progression fulgurante

Parmi les responsabilités de Gallant à Montréal, on retrouve notamment le jeu en avantage numérique. Et les chiffres le font plutôt bien paraître depuis son arrivée à Montréal, à l'été 2012.

Le CH présentait en effet le 28e avantage numérique de la ligue en 2011-2012 (14,8 %). Puis, sous la gouverne de Gallant et Clément Jodoin, l'attaque à cinq a pris le 5e rang la saison dernière (20,7 %) et le 4e cette saison (22,8 %).

Évidemment, l'éclosion de P.K. Subban et le retour en santé d'Andrei Markov ne lui ont pas exactement nui...

« Mais vendredi, Gorges a fait la passe à Daniel Brière, rappelle Gallant au sujet du troisième but du CH contre les Capitals. Tout le monde y participe. Mais d'avoir Subban et Markov à la pointe représente une clé du succès malgré tout. L'un a un bon tir, l'autre est un bon passeur. »

On note toutefois depuis quelques matchs une tendance des équipes adverses à marquer de plus près Subban. Au cours des 4 derniers matchs, 12 de ses 21 tentatives de tirs ont été bloquées par des patineurs adverses.

« Si l'autre équipe triche avec nos défenseurs, on va essayer de garder la rondelle dans le fond de sa zone et de créer des 3 contre 2, rappelle le défenseur Francis Bouillon, généralement utilisé dans la deuxième vague, avec Raphael Diaz. Mais notre succès cette saison vient des lancers de la pointe. Il ne faut pas trop changer, on a du succès. »

Les temps ont changé

Revenons à Gallant. En 1980, il avait 17 ans. À cette époque, la LHJMQ était encore loin d'amorcer son expansion dans les Maritimes. Les Saguenéens de Chicoutimi et les Remparts de Québec formaient les deux équipes les plus orientales. On compte aujourd'hui six formations à l'est du Québec.

Gallant a donc dû s'exiler de son Île-du-Prince Édouard natale dans le but de vivre son rêve de joueur au hockey. Direction Sherbrooke.

« Si tu voulais avancer dans le hockey, tu devais sortir de l'Île-du-Prince-Édouard. C'était difficile. Peu de joueurs des Maritimes venaient au Québec. Les trois premiers mois, j'ai voulu abandonner trois fois, mais Georges Guilbault (NDLR : le directeur général des Castors) m'a convaincu de rester. »

Gallant a finalement fait un choix judicieux. Une prolifique carrière de joueur et d'entraîneur l'attendait.

En tant que joueur, Gallant a totalisé 321 points en 188 matchs dans le circuit québécois. Après une carrière de 615 matchs dans la LNH comme joueur, et des séjours à Columbus et à Long Island comme entraîneur, il est revenu à ses anciennes amours en tant qu'entraîneur-chef. En trois saisons à la barre des Sea Dogs de St-Jean, il a mené son équipe à deux championnats du circuit Courteau, et à la conquête de la Coupe Memorial en 2011.

« Je suis arrivé là avec une équipe qui était mûre pour connaître du succès, dit-il. J'ai été chanceux de diriger de bons joueurs. C'était trois années faciles pour un entraîneur. »

À noter

  • Outre Gallant, Patrice Brisebois, Jean-Luc Phaneuf et l'ancien arbitre Normand Caisse seront également admis au Temple.

  • Avant l'entraînement hors glace, l'attaquant Rene Bourque (bas du corps) a donné quelques coups de patin pour un deuxième jour de suite.

  • Le Tricolore s'entraînera mardi matin avant de prendre la direction de Buffalo pour y affronter les Sabres mercredi.
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