Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'opposition se mobilise en Thaïlande

L'opposition se mobilise en Thaïlande

Un millier de manifestants hostiles à la première ministre, Yingluck Shinawatra, sont entrés de force lundi au siège du ministère des Finances à Bangkok et les chefs de file de la contestation ont appelé à occuper d'autres bâtiments publics afin de faire chuter le gouvernement thaïlandais.

« J'invite les manifestants à rester ici durant la nuit, au ministère des Finances », a lancé un leader du mouvement, Suthep Thaugsuban, à la foule rassemblée devant l'immeuble. « J'exhorte les autres manifestants à faire de même et à s'emparer d'autres bâtiments publics à travers le pays. »

Plusieurs centaines de personnes se sont ensuite massées devant le département des Relations publiques, un service dépendant du chef du gouvernement et gérant les communications officielles. Le bâtiment abrite aussi Radio Thaïlande, la « voix » du gouvernement en anglais et en thaï.

Les protestataires ont également pénétré dans l'enceinte du ministère des Affaires étrangères, rapporte un journaliste de Reuters sur place.

L'opposition est mobilisée en Thaïlande depuis la présentation en octobre d'un projet d'amnistie dont aurait pu bénéficier Thaksin Shinawatra, frère de l'actuelle chef du gouvernement et lui-même ancien Premier ministre, en exil à Dubaï en raison d'une condamnation en 2008 pour corruption.

Plus de 30 000 manifestants ont défilé lundi à travers la capitale thaïlandaise en direction de bâtiments publics, de casernes militaires et des sièges de chaînes de télévision publiques, pour inciter les fonctionnaires à se joindre à leur mouvement.

Censure

Dimanche, des manifestations ont rassemblé 180 000 personnes, selon le chef du conseil de sécurité nationale, Paradorn Pattanathabutr, 100 000 personnes selon la police.

Cette mobilisation est d'une ampleur inédite depuis les troubles meurtriers survenus en 2010 entre partisans et adversaires de Thaksin.

Face à cette fronde, le projet d'amnistie a été suspendu, mais la mobilisation s'est transformée en un mouvement de contestation généralisée contre Yingluck Shinawatra, considérée par ses opposants comme la marionnette de son frère.

« La semaine est pleine de dangers. Les options sont très limitées pour le gouvernement », dit Thitinan Pongsudhirak, politologue à l'université Chulalingkorn de Bangkok.

Un débat sur une motion de censure est prévu mardi au Parlement, mais Yingluck Shinawatra affirme qu'elle ne démissionnera pas.

« Je n'ai aucune intention de démissionner ni de dissoudre la Chambre », a-t-elle dit à la presse. « Le gouvernement a toujours les moyens de fonctionner, même si nous sommes confrontés à quelques difficultés. Toutes les parties ont affiché leurs objectifs politiques et elles doivent maintenant se tourner les unes vers les autres et discuter afin de trouver une issue pacifique pour le pays. »

La forme que prend la contestation actuelle ressemble au mouvement des « chemises jaunes » en 2008. Ces opposants à Thaksin Shinawatra avaient alors bloqué les aéroports de Bangkok et organisé de vastes manifestations dans la capitale.

Reuters

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.