C'est peut-être un nouveau visage qui représentera la circonscription montréalaise de Bourassa à la Chambre des communes, pour la première fois en plus de 15 ans, mais cela n'a pas empêché ses électeurs d'opter pour la continuité en ce qui a trait à la formation politique, lors de l'une des quatre élections complémentaires tenues au pays lundi soir.
L'énergique campagne sur le terrain menée par le Nouveau Parti démocratique (NPD) n'a jamais été en mesure d'ébranler Emmanuel Dubourg, dont la victoire permet au Parti libéral du Canada (PLC) de conserver cette forteresse qui se trouve dans le giron libéral depuis 1997.
Après le dépouillement de 203 des 204 bureaux de scrutin, M. Dubourg détenait une avance de presque 3000 votes sur Mme Moraille. Le nouveau député fédéral récoltait la faveur de 48,4 % des électeurs, comparativement à 31,1 % pour sa rivale du NPD. Le Bloc québécois, représenté par Daniel Duranleau, un ex-directeur de la Commission scolaire de Montréal, était troisième, avec 12,5 % des suffrages.
À peine 25 % des électeurs se sont présentés aux urnes.
M. Dubourg, qui avait démissionné de ses fonctions de député du Parti libéral du Québec (PLQ) le 9 août dernier, afin de poursuivre ses ambitions sur la scène fédérale, a été ciblé à maintes reprises par Mme Moraille au cours de la campagne.
Cette dernière lui reprochait notamment d'avoir empoché une allocution de transition évaluée à près de 100 000 $ à la suite de sa démission, survenue moins d'un an après sa réélection, sous la bannière du PLQ, dans la circonscription montréalaise de Viau, le 4 septembre 2012.
En compagnie du gagnant, le chef libéral, Justin Trudeau, n'a pas raté l'occasion de critiquer la campagne qu'a menée le NPD au cours de cette élection partielle.
Le nouveau député de Bourassa a quant à lui estimé que les électeurs de sa circonscription avaient donné le ton à un nouveau mouvement en vue du prochain scrutin fédéral, prévu en 2015.
« Ce soir, les électeurs de Bourassa tracent le sillon de la prochaine campagne, a dit M. Dubourg. Je suis fier qu'ils (les électeurs) soient à la tête du mouvement pour un Canada meilleur. »
Le NPD, qui voulait conquérir cette circonscription montréalaise, avait misé sur la popularité de Mme Moraille, qui a profité de toutes les opportunités qui lui ont été offertes afin d'accroître sa visibilité et de courtiser les électeurs. Même M. Mulcair s'est déplacé en quelques occasions dans la métropole afin d'épauler sa candidate.
Ces efforts ne se sont pas concrétisés en victoire pour les néo-démocrates, mais le nouveau député de Bourassa a eu à travailler avec acharnement pour arriver à ses fins.
« La campagne a été difficile, a reconnu M. Dubourg. Toutefois, nous avons fait une campagne à notre image. Nous avons fait une campagne propre. »
Ce dernier a par ailleurs courtisé les électeurs aux côtés de son chef à plusieurs reprises au cours des dernières semaines afin que Bourassa puisse demeurer sous la bannière du PLC.
Le siège de Bourassa est devenu vacant lorsque l'ex-député Denis Coderre, qui le détenait depuis 1997, a quitté ses fonctions à la Chambre des communes le 2 juin dernier afin de se lancer dans la course à la mairie de la métropole.
Cette victoire de M. Dubourg se veut également rassurante pour le PLC, dont la majorité avait fondu de quelque 6500 votes au cours des deux dernières élections fédérales dans cette circonscription pourtant considérée comme une forteresse.
Élu avec une majorité de 9724 voix en 2008, Denis Coderre avait vu cette marge victorieuse chuter à 3280 votes en 2011 lorsqu'il avait battu sa rivale néo-démocrate Julie Demers en 2011.