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Affaire Duffy: Harper dément avoir autorisé un appel à Deloitte

Affaire Duffy: Harper dément avoir autorisé un appel à Deloitte
CP

Le premier ministre Stephen Harper maintient que ni lui ni personne à son bureau n'avait autorisé le sénateur Irving Gerstein à contacter la firme Deloitte, mandatée par le gouvernement pour examiner les dépenses du sénateur Mike Duffy.

« Non », a simplement répondu le premier ministre Harper aux journalistes qui le questionnaient sur le sujet pendant qu'il assistait à un événement à Winnipeg en compagnie de son homologue provincial, Greg Selinger.

Un porte-parole de Stephen Harper a ensuite indiqué que le premier ministre parlait pour lui-même. « Il répondait pour lui-même. Il n'avait aucune connaissance quant aux efforts de Gerstein pour contacter Deloitte ou que Gerstein ait été mandaté pour le faire », a indiqué Jason MacDonald, le directeur des communications du premier ministre, dans un courriel à CBC.

Des documents de cour de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et divulgués plus tôt cette semaine, tendent à démontrer que M. Gerstein a communiqué avec l'un des associés de la firme Deloitte, Michael Runia, afin de lui demander s'il pouvait partager quelque information que ce soit à propos de l'évaluation du dossier de M. Duffy.

M. Runia aurait informé M. Gerstein, selon les documents de la GRC, qu'il ne savait rien du dossier, mais qu'il allait s'en informer. Gerstein a ensuite relayé l'information à Patrick Rogers, gérant des affaires parlementaires du bureau du premier ministre.

Dans un courriel envoyé à CBC, jeudi, une relationniste de Deloitte soutient toutefois que « le mur éthique [de l'entreprise] n'avait jamais été compromis. Aucune information reliée au cas du sénateur Duffy n'avait été transmise à quiconque n'y étant pas autorisé ».

La GRC allègue, dans les documents, que le bureau du premier ministre avait « influencé » la formulation finale du rapport sénatorial sur les sénateurs conservateurs.

Par ailleurs, lorsqu'un journaliste lui a demandé s'il pense que d'autres personnes de son entourage lui ont caché des choses, à part Nigel Wright et Mike Duffy, M. Harper a répondu :

« Non, je pense que la GRC examine ces choses depuis des mois. Depuis le début, nous avons dit que les personnes responsables pour ces paiements, qui n'ont pas été rapportés d'une façon propre, que ces gens sont responsables, MM Duffy et Wright. »

L'affaire Duffy-Wright

Le sénateur Mike Duffy et l'ancien chef de cabinet du premier ministre Stephen Harper, Nigel Wright, sont soupçonnés de corruption, de fraude et d'abus de confiance par la Gendarmerie royale du Canada, apprenait-on cette semaine.

Nigel Wright est soupçonné d'avoir versé 90 000 $ à Mike Duffy pour lui permettre de rembourser des allocations de logement litigieuses dans le cadre de ses fonctions de sénateur. Mike Duffy a dû quitter le caucus conservateur le 17 mai dernier en raison de toute la controverse entourant ses dépenses.

La GRC enquête également sur des allégations à l'endroit des sénateurs Patrick Brazeau et Pamela Wallin.

Le gouvernement conservateur avait réussi à tourner la page sur la saga des dépenses des sénateurs au début du mois de novembre en suspendant les trois sénateurs concernés.

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