Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Négociations sur le climat à Varsovie: la conférence de l'attentisme

Négociations sur le climat à Varsovie: la conférence de l'attentisme
AFP

On se souviendra de la conférence de Varsovie comme étant celle de l'attentisme. Les représentants de plus de 190 pays sont réunis dans la capitale polonaise afin de poser les fondations d'un nouveau traité mondial sur la réduction des gaz à effet de serre.

Les discussions doivent mener au rendez-vous crucial de Paris en 2015, où l'on souhaite conclure l'accord le plus ambitieux jamais scellé pour limiter le réchauffement.

Après deux semaines de négociations, les diplomates peinent à s'entendre sur la plupart des sujets importants : quelles seront les cibles de réduction, quelles seront les échéances pour respecter ces cibles, et quels pays seront contraints de les respecter?

Le grand dossier sur la table de négociation porte sur les bases mêmes de l'accord de 2015. Mais les discussions stagnent en raison de l'important fossé qui sépare les pays du Nord et du Sud. Plusieurs enjeux font l'objet d'un litige.

Les moins riches, plus exposés

Les pays en développement exigent des pays riches qu'ils annoncent des cibles de réduction beaucoup plus ambitieuses que celles exigées précédemment par le protocole de Kyoto. La Chine et l'Inde veulent que le futur texte inscrive clairement que les pays industrialisés et les pays du Sud soient traités différemment.

Ils exigent que les contraintes imposées aux pays riches reflètent leur responsabilité historique face aux changements climatiques. Leur industrialisation s'est fait grâce l'utilisation intensive d'énergie fossile, ils devront donc assumer la plus grande part de l'effort.

Les États-Unis ont rejeté du revers de la main ce principe qu'ils jugent obsolète. Washington refuse entre autres que la Chine, devenue le plus grand émetteur de GES au monde, profite d'un traitement de faveur.

L'autre point de litige des négociations porte sur des questions financières. Ce sont les pays du Sud qui subissent le plus intensément les effets des changements climatiques, bien qu'ils en soient très peu responsables.

Promesse non tenue

En 2009 à Copenhague, les pays riches s'étaient engagés à aider financièrement les pays en développement pour faire face aux effets des changements climatiques.

Ils avaient promis 100 milliards de dollars par an d'ici 2020. Or, l'argent se fait toujours attendre. De passage à Londres le mois dernier pour une conférence, le diplomate en chef des États-Unis sur le climat, Todd Stern, a avoué que le contexte économique ne se prêtait pas à des dépenses aussi importantes.

Il a avoué que les enjeux locaux comme l'éducation, la santé et les retraites mobilisent déjà une grande partie des fonds disponibles.

Des progrès ont été notés sur la finance vendredi en soirée, mais le passé étant garant de l'avenir, rien ne semblait rassurer le groupe des pays du Sud sur le fait que cet argent sera bien mobilisé.

Jeudi, face à la lenteur des discussions et des nombreux désaccords, les principales organisations environnementales ont quitté la rencontre pour dénoncer le peu de progrès dans les discussions.

Le temps est pourtant à l'urgence. La science du climat n'a jamais été aussi catégorique : si les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître au rythme actuel, la hausse des températures atteindra 4 degrés Celsisus d'ici la fin du siècle, ce qui aurait des conséquences irréversibles sur les écosystèmes de la planète.

Rendez-vous à Lima en 2014 afin de poursuivre les négociations, et à Paris en 2015 pour signer l'ultime entente tant attendue.

INOLTRE SU HUFFPOST

17. Australie

Efficacité environnementale: le classement des pays développés

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.