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Hydroélectricité : le projet de lien maritime ne fait pas l'unanimité

Hydroélectricité : le projet de lien maritime ne fait pas l'unanimité

Le projet de lien maritime pour transporter l'électricité de Muskrat Falls, au Labrador, jusqu'en Nouvelle-Écosse suscite des réactions partagées.

Le projet fera-t-il face à une impasse? Les audiences de la Commission des services publics de la Nouvelle-Écosse sur le projet sont terminées, et la réponse se fait attendre.

La centrale thermique de Terre-Neuve sera bientôt désuète, et le mégaprojet hydroélectrique de Muskrat Falls est présenté comme étant la meilleure solution. Terre-Neuve-et-Labrador veut aussi tisser avec la Nouvelle-Écosse un lien maritime.

L'annonce du projet, le 18 novembre 2010, était historique pour Darrell Dexter, ancien premier ministre néo-démocrate de la Nouvelle-Écosse. Son successeur, le libéral Stephen MacNeil, ne partage pas son enthousiasme.

Dans l'entente initiale, la compagnie d'électricité privée Emera, en Nouvelle-Écosse, va construire le lien maritime au coût de 1,5 milliard de dollars, en échange de quoi elle recevra 20 % de l'électricité de Muskrat Falls durant 35 ans.

En entrevue à Radio-Canada, Stephen McNeil répète qu'il reste à prouver que les Néo-Écossais y trouveront leur compte, surtout qu'un câble sous-marin de cette longueur pour transporter l'électricité n'a encore jamais été construit au Canada.

Un projet ambitieux

« Effectivement, installer un câble en mer, par définition, c'est coûteux. On peut difficilement envisager des câbles terrestres. On n'a pas le choix. Il faut passer par la mer », affirme Frédéric Michelland, directeur général adjoint de Nexans.

L'entreprise française Nexans a construit de nombreux câbles sous-marins en Europe. Elle vient de faire une percée en Amérique du Nord en obtenant le contrat pour lier Muskrat Falls à Terre-Neuve et elle espère obtenir celui qui va traverser le détroit de Cabot.

« Une vraie récompense et de pouvoir se positionner sur le contrat du Cabot dans la foulée, un enjeu majeur », souligne M. Michelland. « On a d'ailleurs soumis une offre et on est en négociation avec le client, qui est le client Emera », ajoute-t-il.

La partie n'est pas jouée pour Emera

Emera souhaite obtenir l'approbation de la Commission des services publics de la Nouvelle-Écosse, question de pouvoir refiler une partie des coûts du lien maritime aux consommateurs.

Déjà, la Commission des services publics de la Nouvelle-Écosse a forcé Emera et son partenaire terre-neuvien, Nalcor, à bonifier l'entente pour que la Nouvelle-Écosse ait accès à plus d'électricité à un bon prix. La province veut encore plus de garanties, ce qui est légitime selon Jean-Thomas Bernard, professeur à l'Université d'Ottawa.

« La Nouvelle-Écosse est déjà reliée au réseau du nord-est des États-Unis pour le gaz. Ils vont payer le même prix que le reste de l'Amérique du Nord et les prix sont très faibles. Donc, moi, je considère que la Nouvelle-Écosse serait malvenue de signer une entente de long terme avec Terre-Neuve à ce moment-ci », explique Jean-Thomas Bernard.

Terre-Neuve-et-Labrador ne pourra pas ignorer longtemps les inquiétudes de la Nouvelle-Écosse si elle tient à son lien d'affaire avec elle, son lien maritime.

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