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Invaincus et négligés

Invaincus et négligés

Après dix semaines dans la NFL, une seule équipe n'a pas encore connu la défaite. Les Chiefs de Kansas City ne sont pourtant pas donnés favoris pour leur duel de dimanche soir face aux Broncos de Denver.

Un texte de Olivier Paradis-Lemieux

et de Félix St-Aubin

Deux affrontements retiennent notre attention cette semaine dans la NFL.

Chiefs de Kansas City (9-0) @ Broncos de Denver (8-1)

Chez les preneurs aux livres, les Broncos sont favoris par plus d'un touché pour cet affrontement. Est-ce trop? Certes, l'attaque menée par Peyton Manning est historiquement productive, mais les Chiefs possèdent les moyens de la ralentir, et peut-être même davantage.

Manning a amassé 3249 verges par la passe, une moyenne de 361 verges par match, et 33 touchés contre 6 interceptions. À 37 ans, il connaît la meilleure saison de son illustre carrière et menace bon nombre de records par la passe pour une saison.

Grâce à son jeu aérien, l'attaque des Broncos marque en moyenne 41,2 points par match. 12 points de plus que la 2e offensive de la ligue, celle des Saints.

Mais la défense des Chiefs est, statistiquement, la meilleure de la ligue et ne donne que 12,3 points par rencontre.

Aucune défense ne plaque avec plus de régularité le quart-arrière adverse que celle de Kansas City, et sa capacité à appliquer de la pression à quatre est inégalée. Dontarie Poe, Justin Houston, Tamba Hali et Derrick Johnson ont amassé 28 des 36 sacs de l'équipe en 2013.

De l'autre côté de la tranchée, la ligne offensive des Broncos est diminuée par les blessures, notamment celle qui a mis fin à la saison de l'important plaqueur à gauche étoile Ryan Clady.

La mobilité de Manning à l'intérieur de la pochette protectrice ainsi que la vitesse avec laquelle il se débarrasse du ballon comblent normalement les défaillances de sa ligne à l'attaque. Mais depuis son affrontement contre les Jaguars, il souffre d'une entorse à la cheville droite, qui le limite dans ses mouvements (en plus de faire trembler les montagnes du Colorado).

Conséquemment, Manning a été frappé plus souvent qu'à l'habitude derrière la ligne de mêlée depuis les quatre dernières semaines.

Son excellent groupe de receveurs, formé de Wes Welker, Demaryius Thomas, Julius Thomas et Eric Decker, lui donne toujours un maximum d'options afin que le ballon quitte rapidement sa main. Mais cette semaine, ils se mesureront à la couverture de la meilleure tertiaire de la ligue, menée par Brandon Flowers.

La question se pose : combien de coups peut accepter la cheville endolorie de Manning avant de lever le drapeau blanc? À 8-1, est-ce que les Broncos ne seraient pas mieux de donner le temps nécessaire à leur quart de se remettre de sa blessure?

Les Bears ont rapidement ramené Jay Cutler dans la formation la semaine dernière, un pari qui s'est retourné contre eux. Espérons pour les Broncos que le premier de deux affrontements en trois semaines entre les deux équipes ne soit pas le seul auquel Peyton Manning prendra part.

En défense, Kansas City semble posséder tous les outils pour faire mal paraître leur adversaire de la Division ouest. Mais son attaque, ultraconservatrice, n'a ni les ressources ni le plan de match pour exploiter les ratés de la défense des Broncos, contrairement aux Colts ou aux Cowboys, qui ont marqué 39 et 48 points contre Denver.

Tout le système offensif d'Andy Reid tourne autour de Jamaal Charles, le meneur des Chiefs pour les verges au sol et à sept verges d'être celui, aussi, en réception de passes.

L'attaque missourienne ne gagne que 4,8 verges par jeu, au 27e rang de la ligue (et 23,9 points par match).

Et, si le quart Alex Smith ne commet pas d'erreurs, il ne réussit pas d'exploits non plus. Il n'a lancé que quatre interceptions depuis le début de la saison, mais n'a converti que neuf de ses passes en touché.

Si le duel de dimanche se transforme en course aux points, les Broncos devraient en sortir vainqueurs, mais dans un match à plus bas pointage, les Chiefs conserveront toutes leurs chances de l'emporter.

À ses 35 derniers départs, Peyton Manning a savouré 27 fois la victoire (contre 8 défaites) Un seul quart le dépasse à ce chapitre, avec une fiche de 30-5 : Alex Smith, l'éternel négligé.

Patriots de la Nouvelle-Angleterre (7-2) @ Panthers de la Caroline (6-3)

Lors du dévoilement du calendrier de la Ligue nationale de football, personne ne se doutait que l'affrontement de lundi soir entre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre (7-2) et les Panthers de la Caroline (6-3) retiendrait autant l'attention.

Plusieurs doutes subsistaient, il y a même une dizaine de jours, à l'endroit des Panthers. Tous s'entendaient pour dire que les hommes de Ron Rivera n'avaient pas encore réussi à vaincre une formation décente. La Caroline a fait taire ses détracteurs, la semaine dernière, lorsqu'elle est venue à bout des 49ers (6-3), à San Francisco de surcroît.

Les Panthers ont été intraitables en défense. Ils n'ont accordé que 10 premiers jeux et 151 verges (46 par la passe et 105 au sol), affiché une efficacité de 87 % (13/15) en situation de troisième essai et créé 2 revirements, en route vers un triomphe de 10-9.

En attaque, aucun joueur n'engrange des statistiques qui sortent de l'ordinaire. La formule qu'appliquent les Panthers est fort simple : une défense de fer qui ne donne que des miettes à ses adversaires et une attaque qui est au sommet du circuit Goodell pour le temps de possession (33 min 48 s par match).

Malgré un dossier qui les place au 1er échelon de la Division est de l'Américaine, tout n'est pas rose en Nouvelle-Angleterre. Le visage de la troupe bostonienne, Tom Brady, présente le pire rendement de sa carrière en ce qui a trait au pourcentage de passes complétées (57,1) et à sa cote d'efficacité (82,7).

Son efficacité à rejoindre ses cibles dans la zone des buts est également la plus faible qu'il n'a jamais montrée. Seulement 3,8 % des passes qu'il tente se transforment en touché, comparativement à 8,9 % des passes de Manning (ou 11,8 % de celles de Nick Foles, le meneur à ce chapitre parmi les quarts partants).

Les Panthers, le 18 novembre, et les Broncos (8-1), le 24 novembre, sont les deux dernières formations d'envergure avec lesquelles les Patriots croiseront le fer. Aucune des cinq autres ne présente un rendement supérieur à ,500.

Dans les deux semaines à venir, il sera bien intéressant d'observer les performances de Brady. Est-ce que c'est celui qui a lancé pour 432 verges par la voie des airs, a complété 69,7 % de ses passes (23 en 33) et a atteint la zone des buts à 4 reprises, lors de sa dernière sortie, qui se présentera sur le terrain ? Ou bien celui qui a affiché une cote d'efficacité de 77 ou moins au cours de 6 des 9 rencontres auxquelles il a pris part cette saison ?

Les deux prochains affrontements de la Nouvelle-Angleterre pourraient très bien faire foi d'un parcours plus aisé au mois de janvier.

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