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Philippe Couillard qualifie la position de Fatima Houda-Pepin de «geste de rupture» (VIDÉO)

Le «geste de rupture» de Fatima Houda-Pepin (VIDÉO)

Le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) déplore la prise de position de la députée Fatima Houda-Pepin sur les signes religieux, qu'il qualifie de « geste de rupture » avec le parti. Philippe Couillard lui demande maintenant de se rallier rapidement au caucus libéral.

Pour ce faire, il l'invite à s'expliquer avec ses collègues et à travailler avec eux sur un projet de loi visant à contrer l'extrémisme et l'intégrisme. « Si elle ne le fait pas, elle se placera elle-même en position d'exclusion », a indiqué le leader libéral.

Selon nos sources, M. Couillard et Mme Houda-Pepin n'ont toujours eu aucun échange, en fin de journée vendredi, mais leurs entourages se sont parlé.

M. Couillard déplore que la députée se soit exprimée publiquement sur une question sensible, sans en avoir discuté préalablement avec le caucus. Il dit néanmoins comprendre que le sujet préoccupe Mme Houda-Pepin, seule députée musulmane à l'Asemblée nationale.

M. Couillard assure par ailleurs que jamais un député de son parti ne portera le tchador, même s'il croit qu'il s'agit d'un problème imaginaire.

« [Le tchador], ce n'est pas ça l'enjeu. Tout le monde peut s'exprimer chez nous. L'enjeu, c'est la façon de travailler en équipe. On ne peut pas vouloir développer une position séparément du reste de son caucus, même si on a une expertise particulière. »

— Philippe Couillard en entrevue à 24/60

Il réagit ainsi aux propos de Marc Tanguay, porte-parole libéral en matière de laïcité, qui a affirmé cette semaine qu'il ne voyait pas de problème à ce qu'une députée porte le tchador (un long voile couvrant le corps de la tête aux pieds, mais pas le visage).

Marc Tanguay a depuis révisé ses propos en accord avec l'opinion de son chef.

Pour ce qui est du port du tchador par les employés de l'État, M. Couillard a indiqué que la possibilité de l'interdire était maintenant à l'étude, mais qu'il faudrait démontrer que ce vêtement pose des problèmes au niveau de la sécurité, de l'identification et des communications, comme c'est le cas pour la burqa et le niqab, qui cachent le visage.

Le chef libéral en pleine confusion, selon Drainville

Le ministre Bernard Drainville estime que le Parti libéral est « déconnecté » des Québécois et qu'il nage dans la confusion. « IM. Couillard l'a forcé [Mme Houda Pepin] à s'excuser (sic) pour une position qu'elle a prise, mais avec laquelle il est maintenant d'accord. » Or, M. Couillard appuyait le député Tanguay il y a quelques jours, rappelle-t-il.

La CAQ se contredit sur le tchador

Après avoir affirmé qu'il n'avait aucun problème à ce qu'une élue porte un voile à visage découvert cette semaine, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, soutient qu'il serait « inconcevable qu'une candidate puisse se présenter pour la Coalition en portant un tchador ». « Franchement, on est dans la science-fiction », dit-il par communiqué, vendredi.

Fatima Houda-Pepin en rupture avec son parti

Dans une lettre transmise d'abord à La Presse Canadienne jeudi, la députée libérale estime que le PLQ doit accepter de limiter les droits fondamentaux « quand l'intérêt public l'exige », particulièrement pour protéger l'égalité homme-femme. Son parti s'oppose à toute interdiction de signes religieux dans la fonction publique à condition que le visage soit découvert. Dans sa missive, Fatima Houda-Pepin laisse également entendre ne plus se reconnaître dans le Parti libéral. Ce sont les propos de son collègue Marc Tanguay sur le tchador qui ont « fait déborder le vase », explique-t-elle.

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