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Philippines : l'ONU réclame 300 millions $ d'aide d'urgence

Philippines : l'ONU réclame 300 millions $ d'aide d'urgence

L'ONU a lancé mardi un appel à la communauté internationale pour récolter 300 millions de dollars pour venir en aide à la population des Philippines à la suite du passage du typhon Haiyan.

Selon les Nations unies, cet argent doit être débloqué rapidement pour fournir des abris, de l'eau potable, de la nourriture et de l'aide médicale aux centaines de milliers de personnes qui ont tout perdu dans cette catastrophe, certainement l'une des pires qu'aient connues les Philippines.

Cet appel a été lancé à Manille par la chef des opérations humanitaires de l'ONU, Valérie Amos, tandis qu'une estimation préliminaire de victimes fait état d'au moins 10 000 morts dans la seule ville de Tacloban, capitale de la province de Leyte.

Mardi, l'Union européenne a annoncé une aide immédiate de 14 millions de dollars, qui s'ajoutent aux 4 millions annoncés plus tôt. Selon le commissaire européen au Développement, Andris Piebalgs, en plus de l'aide humanitaire, ces sommes serviront à la remise en état des infrastructures d'eau, des réseaux électriques et des services de santé dans les zones dévastées.

Une trentaine de pays, dont le Canada, se sont mobilisés pour venir en aide aux Phillipins. Ottawa a annoncé lundi l'envoi d'une équipe de 35 à 50 sauveteurs militaires à bord d'un appareil C-17 et a promis 5 millions de dollars d'aide immédiate aux ONG, en plus de créer un fonds d'aide.

Les États-Unis ont quant à eux déployé sur place le porte-avions George-Washington, avec à son bord 5000 hommes et plus de 80 aéronefs. La flotte est attendue jeudi au large de l'archipel.

L'agence humanitaire USAID, du département d'État américain, a aussi débloqué 20 millions de dollars d'aide d'urgence. Médecins sans Frontières a pour sa part envoyé 329 tonnes de médicaments, de tentes et de produits d'hygiène.

La zone sinistrée toujours coupée du reste du pays

Pendant ce temps, sur le terrain, les militaires et les secouristes philippins progressent difficilement dans les zones dévastées par le typhon, dont la taille était évaluée à deux fois l'ouragan Katrina qui s'est abattu sur les États-Unis en 2005.

Quatre jours après le passage du typhon, les îles de Leyte et Lamar, qui ont essuyé les plus importants dommages, sont toujours coupées du reste du pays faute de routes, de ports, de ponts et d'aérodromes en état. Plus de 660 000 personnes ont été chassées de leur demeure par les intempéries.

Les aérodromes pris d'assaut par les sinistrés

Désespérés, des milliers de personnes tentent de quitter la zone sinistrée à bord de vols militaires qui évacuent les blessés, les vieillards et les enfants en priorité.

Des détachements de soldats des forces spéciales philippines ont été déployés dans l'aérodrome militaire de Tacloban pour repousser les foules de sinistrés affamés et désoeuvrés qui s'y rassemblent dans l'espoir d'embarquer sur un vol pour gagner la capitale Manille.

Dans le reste du pays, des milliers de gens tentent aussi de se rendre à Tacloban pour aller porter secours à leurs proches ou participer aux recherches, ce que refuse pour l'instant le gouvernement philippin.

Dans les villes dévastées, les sinistrés errent dans les amas de débris jonchés de corps en décomposition à la recherche d'eau et de nourriture.

Pillage et violence

Outre des habitants cherchant de la nourriture, les pilleurs comptent dans leurs rangs des groupes armés à la recherche de biens à voler, appareils électroménagers ou télévisions, selon des témoignages de résidents.

Pour décourager les pilleurs et maintenir l'ordre à Tacloban, une ville de 220 000 habitants, Manille a déployé mardi des véhicules blindés dans la ville et instauré un couvre-feu. Des barrages routiers ont aussi été mis en place.

« La présence de policiers, de soldats et de forces gouvernementales va sans aucun doute améliorer les choses, cela ne se fera pas en une nuit », a déclaré le ministre de l'Intérieur Mar Roxas.

Une quinzaine de membres présumés de la rébellion communiste ont aussi attaqué un convoi de l'armée, à Matnog, à quelque 240 km de Tacloban, a déclaré à l'AFP un lieutenant-colonel de l'armée philippine.

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