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Une saison rocambolesque

Une saison rocambolesque

Déçus de tomber en vacances si hâtivement, les Alouettes peuvent au moins se satisfaire de tirer un trait sur une année pour le moins mouvementée.

Un texte de Olivier Arbour-Masse

« De mémoire, c'est la saison où nous avons affronté le plus d'adversité, a admis le directeur général Jim Popp, en poste depuis le retour des Alouettes à Montréal en 1996.

« Il y a peut-être la première saison de notre retour, mais ça, personne ne s'en souvient. Ceci dit, ces défis ajoutent au plaisir de notre métier », a-t-il ajouté au lendemain de l'élimination des siens, lundi.

Un nouvel entraîneur congédié après cinq matchs, une attaque en panne, des blessés notoires ainsi qu'un carrousel de quarts substituts : les Alouettes ont effectivement connu leur lot d'embûches.

« Quand tu perds Anthony Calvillo, Jamel Richardson, Scott Flory, Andrew Woodruff et Brandon Whitaker, t'as pratiquement tout perdu, a résumé Luc Brodeur-Jourdain. Je suis un vétéran, mais ma position c'est centre, je ne cours pas avec le ballon et je ne le passe pas non plus. »

« C'était une saison bizarre, de renchérir l'ailier défensif John Bowman. Tout le monde est arrivé dédié entièrement, pas à moitié. Nous avons d'abord apprivoisé un nouvel entraîneur. Ça n'a pas fonctionné. C'est allé de son congédiement à la blessure d'Anthony. La défense essayait de garder le fort pendant que l'attaque apprenait un nouveau livre de jeux. »

Résultat : les Alouettes (8-10) ont connu leur première saison perdante depuis 2007.

« Nous avons perdu plusieurs matchs que nous aurions dû gagner et c'est encore difficile à ce jour de dire pourquoi, a constaté l'entraîneur-directeur général. Comment une attaque aussi talentueuse a pu ne pas être en mesure de marquer régulièrement au moins trois touchés par match? »

Dur de changer les mauvaises habitudes

Malgré ces difficultés, les Alouettes ont atteint les éliminatoires. Ils faisaient figure de négligés, mais espéraient de tout cur renouer avec le match de la Coupe Grey duquel ils ont été exclus depuis 2011.

« Le plus dur pour moi, c'est de savoir que les symptômes de la saison se sont concrétisés (en demi-finale), a expliqué Brodeur-Jourdain. Ça a été symptomatique toute la saison, notre incapacité à confirmer des victoires, donner à l'équipe adverse la possibilité de revenir dans le match. »

« Dans ma tête, je me disais : on a appris de nos erreurs, c'est le temps de briller, a-t-il poursuivi. On avait le vent avec nous au 4e quart, il fallait en profiter, on ne l'a pas fait. On a eu des chances en or de sceller le match avec bonnes positions de terrain, mais on ne l'a pas fait. »

Avenir prometteur

Brodeur-Jourdain se réjouit tout de même de « la confiance et l'attitude positive qu'on a gardées tout le long de la saison. » Il demeure également optimiste quant aux prochaines saisons. « Les jeunes joueurs amenés à saisir leur opportunité l'ont fait. »

Parmi ceux-là, le maraudeur Mike Edem, candidat au titre de recrue de l'année, peinait à digérer l'élimination des siens. Assis au fond de son casier, il ruminait les rares moments de défaillance de l'unité défensive en demi-finale.

« Nous retirons une fierté certaine de ce que nous avons accompli durant l'année, mais quand notre équipe avait le plus besoin de nous, nous n'avons pas été capables de faire le travail », a-t-il lancé au sujet des deux poussées fructueuses des Tiger-Cats en fin de 4e quart et en prolongation.

À ses côtés, le prometteur receveur Duron Carter, un autre jeune à avoir profité des nombreuses blessures, confirmait son intérêt à honorer son contrat en 2014, même si une équipe de la NFL devait démontrer de l'intérêt à son endroit.

« Je ne vais pas faire un Chris Williams de moi-même (NDLR : Williams a fait la grève jusqu'à ce que les Tiger-Cats le libèrent pour qu'il puisse jouer dans la NFL). Je veux revenir à Montréal l'an prochain. »

De cette saison, les Alouettes ont tiré de nombreux enseignements. Le plus sage revient assurément à John Bowman.

« Même si la finalité n'est pas celle qu'on aurait souhaitée, on doit seulement réaliser à quel point on est chanceux de jouer au football, a souligné l'Américain de 31 ans. Je le réalise de plus en plus en approchant de la retraite. »

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