Le père rédemptoriste Jean-Claude Bergeron subit depuis lundi matin au palais de justice de Québec son procès criminel pour des gestes à caractère sexuel qu'il aurait commis à l'endroit de sept élèves de l'ancien Séminaire Saint-Alphonse, à Sainte-Anne-de-Beaupré.
Les faits reprochés à l'homme de 72 ans, qui doit répondre à des accusations d'attentat à la pudeur et de grossière indécence, se seraient produits entre 1967 et 1980, au moment où il était gardien de dortoir et enseignant.
Un premier témoin âgé d'une cinquantaine d'années, qui a fréquenté le Séminaire Saint-Alphonse au milieu des années 70, a raconté en matinée les gestes à caractère sexuel dont il aurait été victime.
Le témoin a relaté qu'au moment où il était pensionnaire, il avait, un jour, demandé de l'aide à son gardien de dortoir, le père Bergeron, après avoir mouillé son lit.
Selon le plaignant, le religieux a alors entrepris de le laver. « J'étais très intimidé de la façon qu'il me lavait », a-t-il affirmé en racontant que le père Bergeron s'attardait sur son pénis et ses fesses et que ça lui avait semblé « une éternité ».
Les épisodes de « nettoyage » seraient survenus entre 12 et 15 fois, selon le témoin. Ce dernier a dit avoir tenté de dénoncer la situation auprès du directeur du Séminaire Saint-Alphonse, qui était à l'époque le père François Plourde. Ce dernier lui aurait alors rétorqué qu'il était un mauvais étudiant avant de l'expulser de l'école.
Le premier témoin à se faire entendre au procès du père Bergeron a déjà raconté son histoire dans le cadre du recours collectif contre les Rédemptoristes, qui est entendu cet automne au palais de justice de Québec. Le nom de Jean-Claude Bergeron est d'ailleurs cité dans ce recours intenté contre neuf prêtres rédemptoristes de l'ancien Séminaire Saint-Alphonse.
Rappelons que c'est le juge Jean-Pierre Dumais qui entend la cause. Il remplace la juge Marie-Claude Gilbert, qui s'est récusée sans donner d'explications. Elle a simplement fait savoir qu'elle ne pourrait entendre aucune cause impliquant les Rédemptoristes.
Fait à noter, Jean-Claude Bergeron est accompagné d'un gardien de sécurité d'une agence privée engagé pour la durée, du procès qui doit se dérouler pendant une semaine.