VARSOVIE, Pologne - La dévastation semée par le typhon Haiyan a fait planer une ombre sur une conférence environnementale de l'ONU lundi, quand le délégué philippin s'est effondré en larmes et a annoncé son intention de jeûner tant qu'une issue significative ne sera pas en vue.
L'appel émotif de Yeb Sano a été accueilli par une ovation debout lors de l'ouverture de cette conférence de deux semaines qui met en présence, à Varsovie, les délégués de 190 pays.
La conférence a pour but de jeter les bases d'un nouveau pacte pour lutter contre le réchauffement climatique.
Les travaux ont été ouverts par la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Christiana Figueres. Elle a déclaré qu'il était temps de garantir une plus grande sécurité climatique pour les générations à venir et a incité les délégués à fournir un effort supplémentaire pendant leurs travaux.
Mme Figueres a mentionné que la triste réalité s'était rappelée à eux sous la forme du typhon Haiyan, qui a fait des milliers de victimes en frappant la côte est des Philippines, vendredi.
Aux yeux des scientifiques, le lien entre le réchauffement et l'activité des ouragans n'est cependant pas clair. La hausse du niveau des mers est censée rendre certains pays plus vulnérables aux ondes de tempête, mais les chercheurs affirment qu'il est impossible d'attribuer un phénomène météorologique isolé au réchauffement climatique.
Malgré tout, des tempêtes comme l'ouragan Sandy et le typhon Bopha ont été cités en exemple pour illustrer les catastrophes qui pourraient se multiplier si le monde n'agit pas pour freiner ses émissions de gaz à effet de serre.
«On peut réparer le problème. On peut mettre fin à cette démence. Dès aujourd'hui, ici même», a lancé M. Sano aux délégués.
Parfois incapable de parler, le représentant philippin a dit attendre des nouvelles de ses proches, même s'il a été soulagé d'apprendre que son frère a survécu.
«Depuis deux jours il ramasse des cadavres à mains nues, a dit M. Sano. J'entame maintenant un jeûne volontaire pour le climat. Cela signifie que je vais volontairement m'abstenir de m'alimenter pendant cette (conférence) jusqu'à ce qu'une issue significative soit en vue.»
Même si aucune décision importante n'est attendue lors de la conférence, les progrès réalisés pourraient témoigner des chances de succès en 2015, la nouvelle date-butoir établie par l'ONU après l'échec de la conférence de Copenhague, en 2009.
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