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Ottawa prêt à contester la charte des valeurs

Ottawa prêt à contester la charte des valeurs

Le projet de loi québécois sur une charte des valeurs déposé jeudi à l'Assemblée nationale par le gouvernement de Pauline Marois est unanimement décrié à Ottawa.

Le ministre fédéral du Multiculturalisme, Jason Kenney, affirme que le gouvernement demandera, si cette nouvelle charte est adoptée, des avis juridiques aux avocats du ministère de la Justice afin de vérifier la conformité de la loi québécoise avec la Charte canadienne des droits et libertés.

Se référant au jugement de la Cour suprême dans la cause Multani, sur le port du kirpan à l'école, le ministre conservateur estime qu'une telle loi devrait s'avérer inconstitutionnelle.

Marois agit comme Harper, dit Mulcair

Le chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair, s'est élevé contre le projet de loi qui va à l'encontre des valeurs québécoises, selon lui.

Rappelant qu'il est lui-même Québécois, le chef du Nouveau Parti démocratique estime que l'ouverture et l'inclusion sont des valeurs québécoises. « On dirait que Pauline Marois vole des idées à M. Harper en divisant les gens, avance M. Mulcair. Elle sait que [ce projet de loi] ne sera jamais adopté ».

L'ancien ministre libéral provincial estime que l'application de ce projet de loi confinerait à l'absurde et que la charte constitue une manuvre politique du Parti québécois. Il entend toutefois contester la future loi, si jamais elle est adoptée, devant les tribunaux. Il précise que l'avocat Julius Grey, spécialisé dans les causes des droits et libertés individuelles, s'est déjà proposé pour défendre d'éventuelles causes gratuitement.

Un danger pour le corps social, estime le Parti libéral du Canada

Pour le député libéral Stéphane Dion, « le gouvernement Marois veut injecter dans les veines des Québécois une dose de méfiance de l'autre, de méfiance de la différence, qui risquerait de contaminer tout le corps social ».

Il estime que si le gouvernement donne l'exemple de la discrimination à l'emploi dans le secteur public, cela gagnera le secteur privé.

« On n'a pas besoin de ça, on doit s'opposer à cette initiative parce que les Québécois méritent mieux », insiste M. Dion.

Pour que le texte soit acceptable, le gouvernement québécois « doit enlever l'interdiction des signes religieux, qui ne fait que discriminer des Québécois ». Il s'appuie sur le fait que « le gouvernement a été incapable de montrer une seule étude prouvant que la laïcité de l'État était mise en cause » par le port de signes religieux.

Stéphane Dion estime que l'ensemble du gouvernement doit dénoncer cette charte en adoptant un seul discours en anglais comme an français visant particulièrement le ministre québécois des Affaires intergouvernementales canadiennes, Alexandre Cloutier, à qui il reproche d'avoir dit que « la charte ne le dérangeait pas ».

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