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Assurance-emploi : des opposants à la réforme relancent Ottawa

Assurance-emploi : des opposants à la réforme relancent Ottawa

La coalition formée au Nouveau-Brunswick pour dénoncer les coupes apportées à l'assurance-emploi s'élève à nouveau contre la réforme de ce programme imposée par le gouvernement Harper.

Des représentants de l'organisme ont donné une conférence de presse à Moncton, mardi matin. D'autres groupes communautaires et des syndicats font aussi cette déclaration commune, à Charlottetown, Montréal et Toronto.

En tout, 80 groupes communautaires et syndicats, dont 17 au Nouveau-Brunswick, ont signé une déclaration pour réclamer l'abolition de la réforme et demander de bonifier le système.

La coalition estime que moins d'un chômeur sur deux touche des prestations d'assurance-emploi. Selon elle, 74,4 % des bénéficiaires au Canada font appel au programme de façon occasionnelle ou fréquente, et cette tranche de bénéficiaires est particulièrement touchée par la réforme.

L'organisme souligne que la Déclaration universelle des droits de l'homme reconnaît le droit à un appui en cas de chômage, et qu'elle donne la liberté de choisir son emploi.

La coalition demande l'abolition de la réforme et une bonification du programme d'assurance-emploi. Elle réclame aussi des prestations plus importantes pour les travailleurs étrangers. Enfin, elle exige que les travailleurs soient consultés lors de toute autre réforme du programme.

Selon Guillaume Deschênes Thériault, d'un comité de Moncton contre la réforme de l'assurance-emploi, même s'il y a eu un relâchement du mouvement de manifestation, l'opposition reste vive.

« Même s'il n'y a pas eu de cas catastrophiques qui ont été médiatisés, les changements sont là pareil. Les modifications sont en place au régime. Ça laisse la porte ouverte au gouvernement, à Service Canada, de pouvoir couper beaucoup de prestataires. Ce qui est dangereux, c'est qu'on ne sait pas quand ils vont commencer à l'appliquer de manière draconienne. On croit que les mouvements de contestation dans les régions des Maritimes ont quand même contribué à ce que le gouvernement attende un peu avant d'appliquer de façon plus drastique ces changements », affirme Guillaume Deschênes Thériault.

La réforme ne semble pas avoir été appliquée sévèrement jusqu'à présent, le pire est à venir selon le député néo-démocrate,Yvon Godin.

Cette action vient après plusieurs semaines de silence, de la part des protestataires, les dernières manifestations datent du printemps.

Selon la manifestante, Mélanie Brideau, cela n'est pas un signe que la révolte diminue.

« Tout le monde travaillait, tout le monde était loin. On n'a pas arrêté quand même de communiquer. Bientôt, on va recommencer à faire des événements. On reprend encore cet hiver. On ne lâche pas là », explique-t-elle.

Le gouvernement réagit

Le cabinet du ministre de l'Emploi et du Développement social affirme qu'il est grand temps que cette campagne de la peur générée par les partis d'opposition et les groupes d'intérêts cesse.

« ous reprenons les propos de cette coalition : il n'y a pas eu de « cas catastrophiques médiatisés », explique la porte-parole du cabinet, Alexandra Fortier.

Selon le cabinet du ministre Jason Kenny, les changements du gouvernement viennent clarifier la définition de ce que constitue un « emploi convenable ». Les bénéficiaires du régime de l'assurance-emploi dans le passé ont toujours dû chercher un travail et accepter un emploi convenable qui était disponible alors qu'ils bénéficiaient de l'assurance-emploi.

« En aucun cas, nous n'exigerons qu'un prestataire accepte un emploi pour lequel il n'est pas qualifié », ajoute Mme Fortier.

On explique aussi que les demandeurs d'assurance-emploi n'ont pas à travailler pendant plus d'heures qu'auparavant pour être admissibles, et qu'ils n'ont pas à déménager pour trouver du travail. Les gens « ne doivent chercher un emploi qu'à moins d'une heure de déplacement de leur domicile ». De plus, on assure tenir compte des circonstances de chaque prestataire, notamment la disponibilité de transport en commun ou de service de garde.

Le bureau du ministre Kenny ajoute que l'assurance-emploi sera toujours là pour les travailleurs.

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