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Rêver à 30 ans

Rêver à 30 ans

Quand Martin St-Pierre s'est amené dans l'organisation du Canadien en juillet dernier, il connaissait essentiellement deux personnes dans l'organisation : Marc Bergevin et Rick Dudley.

Un texte de Guillaume Lefrançois

Il y a pire dans la vie que connaître le directeur général et son assistant dans une équipe, ce qui ne veut pas dire que tout est acquis. Bergevin et Dudley, qu'il a connus dans l'organisation des Blackhawks, lui offrent tout au plus un pied dans la place.

« Michel Therrien ne m'avait jamais vu jouer, mais Marc m'a dit : je sais ce dont tu es capable, mais ce n'est pas moi qui te mets sur la glace », racontait St-Pierre lundi, moins de 24 heures après son rappel de Hamilton.

St-Pierre attend maintenant de voir si Therrien le mettra justement sur la glace, mardi soir, lors de la visite des Blues de St. Louis. Sinon, le Franco-Ontarien pourrait aussi obtenir sa chance deux jours plus tard contre les Sénateurs à Ottawa, à quelques kilomètres de son Embrun natal.

« Je ne veux pas me faire d'idées », répond St-Pierre.

Malgré son âge relativement avancé pour un joueur rappelé, malgré le fait qu'il compte déjà 38 matchs d'expérience dans la LNH, St-Pierre garde le même enthousiasme à l'idée de jouer dans la grande ligue.

On peut le comprendre. Malgré ses succès répétés dans la Ligue américaine, où il totalise 528 points en 516 matchs, ses 38 matchs dans la LNH ont été éparpillés sur 5 saisons. Sa dernière rencontre parmi les grands date du 12 janvier... 2010!

« Même à 30 ans, tu dois toujours y croire, rappelle l'ancien des Blackhawks, des Bruins et des Sénateurs. J'ai eu l'appel hier (dimanche) vers 17 h, j'étais dans l'avion à 21 h et je suis ici ce matin. On vit dans nos valises, mais c'est pour ça qu'on joue au hockey.

« Je ne peux pas me plaindre, c'est un rêve pour moi d'être ici! »

Une idole et un modèle

Si Therrien en vient à lui faire une place parmi ses 12 attaquants, St-Pierre vivra un rêve d'enfance en endossant l'uniforme du Canadien. Car même si son village se retrouve dans la zone d'influence des Sénateurs, il a aussi connu la vie avant les Sénateurs, arrivés en 1992.

« On n'avait pas de Sénateurs, donc mon équipe était le Canadien. Ma famille a eu des abonnements de saison pendant six ou sept ans au Forum. Mats Naslund était mon joueur préféré », explique-t-il.

Si Naslund se compare à St-Pierre par sa petite taille, on est loin de parler de parcours similaires. Repêché au deuxième tour en 1979, le Suédois s'est amené dans la LNH à l'âge de 22 ans et a connu un succès instantané.

En revanche, le parcours d'un Mathieu Darche ressemble davantage au sien. Lui aussi non repêché, Darche a joué sporadiquement dans la LNH pendant sept saisons, tout en dominant dans la Ligue américaine. C'était avant de connaître, à l'âge de 31 ans, une première vraie campagne dans la LNH : 73 matchs avec le Lightning de Tampa Bay.

Deux ans plus tard, Darche s'est joint à l'organisation du Canadien pour les trois dernières saisons de sa carrière, dont les deux dernières sans jamais retourner dans la Ligue américaine.

« J'ai connu Mathieu au match des étoiles de la Ligue américaine il y a cinq ou six ans (NDLR : en 2007). Il était dans la même situation que moi aujourd'hui. Il a travaillé très fort, il a mérité sa place ici. Tu ne sais jamais qui va se blesser et si tu joues bien, tu vas forcer la décision des entraîneurs. C'est ce que j'ai l'impression de faire. »

À Hamilton, c'est avec une récolte de huit points en sept matchs qu'il s'est démarqué, à titre de meilleur marqueur de l'équipe. Son défi consistera désormais à trouver d'autres façons de se mettre en évidence, dans un rôle principalement de soutien pour commencer.

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