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Montréal : une campagne sous le signe de l'intégrité

Montréal : une campagne sous le signe de l'intégrité

Les candidats à la mairie de Montréal ont terminé leur campagne de séduction, c'est maintenant au tour de la population de se prononcer.

Des quatre principaux candidats, deux ont beaucoup d'expérience en politique, et deux autres s'impliquent pour la première fois dans une campagne électorale en tant que candidat.

Un thème commun devait toutefois s'imposer tout au long de la campagne, l'intégrité. C'est cette question qui aura dominé les débats, qui aura aussi parfois provoqué des démissions et qui souvent définira les candidats. Chaque candidat a d'ailleurs proposé sa solution pour en finir avec cette image de corruption qui colle à ville.

Mélanie Joly, nouvelle venue en politique municipale, aura même nommé son parti « Le Vrai changement pour Montréal », question de bien marquer le coup du renouveau qu'elle veut insuffler à la ville. Ce qui ne l'a toutefois pas empêchée de devoir se séparer d'une de ses candidates, Bibiane Bovet, une ancienne escorte qui doit s'expliquer devant l'Autorité des marchés financiers.

Denis Coderre, également nouveau venu sur la scène municipale, mais avec des années d'expérience sur la scène politique fédérale, a préféré recruter une bonne partie de son équipe au sein de l'ex-parti de Gérald Tremblay, Union Montréal. Des équipes complètes de candidats issus d'Union Montréal ont même été recrutées dans Ville St-Laurent et Saint-Léonard.

Une décision pas toujours heureuse, puisque le candidat Robert Zambito, dans St-Léonard, a dû démissionner à la suite d'allégations de pots-de-vin, et que le candidat à la mairie de l'arrondissement, Michel Bissonnet, a été vu avec des proches de la mafia. Ce que n'ont pas manqué de dénoncer ses adversaires, qui en ont profité pour critiquer le « filtre Coderre ».

Marcel Côté, le candidat du milieu des affaires, fondateur de Secor, une firme qui a conseillé le gouvernement du Québec, dit qu'il s'est lancé en politique active à 72 ans, parce qu'il veut réformer l'administration de la ville, le thème principal de sa campagne. Il a dû s'excuser le 10 octobre dernier d'avoir organisé de faux sondages automatisés (« robocalls ») qui dénigraient ses adversaires.

Richard Bergeron, de Projet Montréal, dans l'opposition à l'hôtel de ville, propose de reconstruire l'expertise interne de la Ville afin de diminuer la dépendance à la sous-traitance.

Contrairement à Denis Coderre, par exemple, qui mise beaucoup sur sa personnalité pour faire voter les gens en sa faveur, Richard Bergeron, lui, mise surtout sur son programme pour se faire élire. Et contrairement à Mélanie Joly, qui mise sur sa jeunesse et le renouveau pour attirer les électeurs, M. Bergeron qui en est à sa troisième course à la mairie, met en avant son expérience à l'hôtel de ville pour attirer les électeurs.

Une lutte serrée?

La surprise de la campagne aura sans aucun doute été la performance de Mélanie Joly.

Lors d'un premier sondage - Léger-QMI - le 7 octobre, Denis Coderre obtenait 39 % des intentions de vote , Richard Bergeron 23 %, Marcel Côté 17 % et Mélanie Joly 15 %.

Coup de tonnerre dans le ciel électoral, une semaine plus tard, le 15 octobre, un sondage Crop-Radio-Canada, accorde 41 % des intentions de vote à Denis Coderre, mais Mélanie Joly arrive en deuxième position avec 24 % et déloge Richard Bergeron qui obtient 21 %. Marcel Côté lui, aux prises avec l'affaire des appels automatisés dégringole à 11 % des intentions de vote.

Depuis ce sondage, le meneur, Denis Coderre, tente de ne pas trop faire de vagues, surfant sur sa popularité. Il mise sur sa personnalité et vend son leadership. Il a une bonne organisation électorale et compte bien convaincre les gens d'aller voter. Au cours de la dernière semaine de campagne, il a tenté de charmer les communautés culturelles.

M. Coderre est également populaire dans l'ouest de la ville, contrairement à Richard Bergeron, qui mise davantage sur le centre et une partie de l'est de la ville.

M. Bergeron table sur son expérience à l'hôtel de ville, mais surtout sur son programme, le plus complet et le seul qui fait un peu rêver avec son tramway et son ouverture sur le fleuve. Il mise également sur l'intégrité de son équipe, une équipe très bien organisée. Les positions de Projet Montréal sur la circulation sur le Plateau Mont-Royal inquiètent toutefois certains électeurs, de même que l'impression de rigidité que dégage M. Bergeron.

À l'instar de Denis Coderre, Marcel Côté compte sur le vote de l'ouest de l'île, et il espère que sa coalition avec le parti de Louise Harel, Vision Montréal, lui permettra d'aller également chercher des votes dans l'est.

Marcel Côté a pris beaucoup de temps à se mettre en marche, à enlever son chapeau de consultant pour porter celui de candidat à la mairie. Il a sérieusement commencé à se positionner dans les deux dernières semaines avec son projet de réforme de l'administration municipale. Mais pour plusieurs observateurs, il aurait eu besoin d'encore un peu de temps pour vendre sa candidature.

Mélanie Joly est sans doute la candidate qui pourrait le plus mêler les cartes. Elle mise sur sa jeunesse, son intégrité et sa personnalité. Elle n'a pas d'équipe complète, mais plusieurs candidats indépendants ont décidé de se joindre à elle. Elle n'a pas de programme électoral très développé, mais son projet de service d'autobus rapide semble plaire. Certains croient que son manque d'expérience pourrait la desservir, d'autres pensent que c'est justement ce qui la distingue favorablement des « vieux politiciens ».

Mme Joly est davantage connue depuis le sondage du 15 octobre, dont les résultats ont surpris tous les observateurs.

Lors des élections de 2009, seulement 38 % des électeurs s'étaient rendus aux urnes à Montréal. L'inconnue demeure donc le taux de participation.

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