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Les Européens espionnent autant que les Américains, selon The Guardian

Les Européens espionnent autant que les Américains, selon The Guardian

Les agences de renseignement d'Europe occidentale travaillent en coordination sur un vaste programme de surveillance d'internet et du téléphone comparable dans son ampleur à celui des États-Unis, rapporte samedi le Guardian.

S'appuyant sur les documents confidentiels obtenus par l'ancien informaticien de la NSA américaine (Agence nationale de sécurité) Edward Snowden, le quotidien britannique écrit que les Européens récupèrent par exemple des données transitant par les câbles en fibre optique ou collaborent secrètement avec des entreprises privées de télécommunications.

L'Allemagne, la France, l'Espagne, la Suède et les Pays-Bas, ajoute le Guardian, sont au nombre des pays où les services secrets ont développé de telles méthodes en collaboration avec d'autres services comme le GCHQ, l'agence de surveillance britannique.

Les informations du quotidien pourraient bien se révéler embarrassantes pour l'Allemagne et la France, qui se sont indignées récemment des écoutes massives de la NSA en Europe.

Berlin, avec le Brésil, a fait circuler vendredi un projet de résolution à l'Assemblée générale des Nations unies pour demander la fin des surveillances électroniques excessives et autres flagrantes violations de la vie privée.

L'opinion publique allemande a été notamment choquée d'apprendre que le téléphone portable de la chancelière Angela Merkel avait été mis sur écoute par les États-Unis.

Éloge de la DGSE

Des documents du GCHQ (Government Communications Headquarters), récupérés par Edward Snowden, montrent que l'agence britannique s'attribue le mérite d'avoir conseillé ses homologues européennes sur la meilleure manière de contourner les législations nationales visant à limiter leurs pouvoirs de surveillance.

Citant un rapport du GCHQ daté de 2008 détaillant la situation pays par pays, le journal ajoute que les espions britanniques ont été particulièrement impressionnés par le BND, le service fédéral de renseignement allemand, qui a « un énorme potentiel technologique et un bon accès au coeur d'internet ».

« Nous aidons le BND [...] à plaider en faveur d'une réforme ou d'une réinterprétation de la législation allemande très restrictive en matière d'interception », indique le document.

L'agence britannique fait également l'éloge de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) française, en particulier ses liens avec une entreprise de télécommunications qui n'est pas citée, une relation dont le GCHQ dit espérer profiter.

« Nous avons pris contact avec le principal partenaire industriel de la DGSE, qui a des approches innovantes face à certains défis d'internet », peut-on lire dans le rapport.

Des analyses similaires sont livrées sur l'Espagne, la Suède ou les Pays-Bas. Le CNI (Centre national de renseignement) espagnol est félicité pour ses liens avec une entreprise britannique de télécoms, non citée elle aussi, et le FRA (Institut national de défense radio) suédois pour une loi adoptée en 2008 qui a élargi ses pouvoirs de surveillance.

Seule l'Italie mécontente les espions britanniques, qui déplorent des frictions entre agences concurrentes et trop de limites légales à leurs activités, écrit le Guardian.

Reuters

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