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La fois où Céline Galipeau n'avait pas pris position sur la charte

La fois où Céline Galipeau n'avait pas pris position sur la charte
La Presse

Si l'information se propage rapidement sur les réseaux sociaux, les erreurs aussi. L'animatrice Céline Galipeau l'a récemment constaté, lorsqu'une lettre défendant la Charte des valeurs québécoises qui lui était attribuée par erreur a commencé à être partagée par des centaines de personnes.

Un texte de Bahador Zabihiyan

La lettre qu'elle n'a jamais écrite était signée par « Céline Galipeau », et la personne qui l'avait rédigée y défendait la Charte des valeurs québécoises. Or, les journalistes de Radio-Canada, comme ceux des autres médias au Canada, n'ont pas le droit d'afficher leurs convictions politiques.

« Moi, je suis un peu horrifiée par ça, que l'on puisse utiliser mon nom comme ça », explique Mme Galipeau. « On n'est pas des commentateurs, on est des journalistes [...] on est tenus à certaines distances », dit-elle. Une centaine de personnes ont contacté la journaliste par courriel afin notamment de savoir si elle en était l'auteure.

Le véritable auteur de la lettre est surpris

La lettre en question a en fait été écrite par Jacques Leclerc, un conférencier et un globe-trotter montréalais. Il s'agissait d'une lettre d'opinion qui a été publiée dans les pages du quotidien La Presse, le 5 septembre 2013.

Pour une raison inconnue, elle a commencé à être partagée sur les réseaux sociaux et dans des chaînes de courriels, en étant faussement attribuée à Céline Galipeau.

Le document a tellement été partagé que son véritable auteur lui-même l'a reçu par courriel à deux reprises. « Je lis ma lettre et je vois en bas « signé : Céline Galipeau ». C'est moi l'auteur de cette lettre, ce n'est pas Céline Galipeau », s'exclame M. Leclerc.

Ces dernières semaines, il a souvent entendu parler de la fameuse lettre lors des conférences qu'il donne, étant donné qu'il y aborde le thème des libertés religieuses.

« Près de 20 fois, les gens m'en ont parlé, de la lettre de ''Céline Galipeau'' », estime-t-il. Il s'efforce de corriger l'erreur, et d'expliquer qu'il en est l'auteur.

Pourtant, Mme Galipeau a précisé sur son compte Twitter qu'elle n'en était pas l'auteure, le 4 octobre dernier. Radio-Canada a fait de même sur sa page Facebook.

« J'ai l'impression que même si je dis que ce n'est pas moi qui l'ai écrite, ça circule quand même », explique la chef d'antenne du Téléjournal.

L'homonymie à l'origine de la confusion?

M. Leclerc n'est pas certain de connaître l'origine de la confusion. Selon lui, une piste possible serait qu'une personne portant le même nom que la journaliste a copié la lettre de M. Leclerc sur sa page Facebook, sans indiquer que ce dernier en était l'auteur.

Il est impossible de savoir si cette seule homonymie est à l'origine de l'erreur. Céline Galipeau, qui porte le même nom que l'animatrice de Radio-Canada, explique qu'elle est consciente qu'elle a pu induire certaines personnes en erreur, même si elle indique très clairement sur sa page Facebook qu'elle n'est pas journaliste. Elle a publié la lettre sur sa page le 19 septembre dernier.

« Nous avons le même nom, et souvent les gens font l'erreur de ne pas regarder mon mur, il est très bien indiqué que je ne suis pas la journaliste! », explique-t-elle dans un message envoyé via Facebook. Presque un millier de personnes la suivent sur le réseau social et la lettre en question a été partagée une cinquantaine de fois.

Des Internautes partagent, mais s'interrogent, puis corrigent

Les commentaires sur Facebook permettent d'avoir une idée de la façon dont les internautes ont réagi, en lisant la lettre attribuée à la journaliste Céline Galipeau. Ainsi, Marjolaine Lemieux, dont le profil est public, a publié la lettre sur sa page Facebook le 4 octobre dernier, en l'attribuant d'abord à Céline Galipeau, la journaliste.

Dans le fil des commentaires, un de ses amis lui indique la même journée que la lettre n'est très probablement pas de la présentatrice de Radio-Canada. Voici sa réponse: « C'est un courriel qu'un ami d'expérience m'a transmis, l'ayant lui-même reçu d'un ami et si la personne qui en a changé l'auteur a voulu susciter plus d'intérêt pour le propos, il a eu raison de croire que ça marcherait! », écrit-elle.

Elle corrigera l'erreur 21 jours plus tard, en attribuant la lettre à Jacques Leclerc, grâce à une récente option de Facebook qui permet de corriger les publications. Entre-temps, sa publication erronée a été partagée presque 300 fois.

Que faire pour protéger sa réputation en ligne?

Michael Fertik, le fondateur du site américain reputation.com, estime que si une personnalité connue voit sa réputation attaquée sur Internet, il est nécessaire de rapidement publier une clarification.

« Vous devez faire une déclaration très publique [...] si c'est une célébrité », dit M. Fertik, dont l'entreprise aide les gens à protéger leur réputation sur Internet. Pour savoir si la clarification est suffisante, la personne peut vérifier si les fausses informations ont été relayées sur sa page Wikipédia, ou si elles apparaissent dans les premiers résultats d'une recherche sur Google avec son nom.

Dans le cas de Mme Galipeau, tout indique que la lettre qui lui été faussement attribuée n'a pas entaché sa réputation: sa page Wikipédia n'en fait pas mention, et une recherche sur Google avec son nom et son prénom ne fait pas ressortir des pages contenant le document en question.

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