NEW YORK, États-Unis - Patti Smith s'est souvenue de la première fois où elle a vu Lou Reed en personne. C'était en 1970, et Lou Reed et le Velvet Underground offraient une prestation au Max's Kansas City de Manhattan.
«Je fus si soufflée par leur musique», a-t-elle exprimé, lundi, alors qu'elle parlait de son ami, comparse poète et musicien et source d'inspiration, qui est mort dimanche à l'âge de 71 ans. «J'en ai fait mon affaire de l'étudier. Sa manière de créer me rejoignait totalement, sa façon de marier la poésie et ces rythmes surf, ces pulsions. Vous pouviez entrer en transe en écoutant 12 minutes de 'Sister Ray'.»
En entrevue téléphonique, Patti Smith a soutenu que Lou Reed avait amené «la sensibilité de l'art et de la littérature» à la musique rock, une sensibilité qu'elle a longtemps partagée. Lorsqu'elle côtoyait Lou Reed, ils parlaient souvent de poésie, discutaient de Hart Crane ou Federico García Lorca.
«Il pouvait discuter avec éloquence de n'importe quel poète», a-t-elle affirmé.
Patti Smith a dit s'être réjouie de l'impact dans le monde du passage de Lou Reed et à quel point les récits de ses chansons ont touché les gens. Elle a évoqué «Pale Blue Eyes» comme sa pièce favorite, confiant que la balade lui rappelait son regretté mari aux yeux bleus, le guitariste Fred «Sonic» Smith.
«Lou (Reed) avait un don de prendre des vers très simples et de les magnifier. Cette chanson m'a toujours suivie», a-t-elle exprimé.
Patti Smith a aussi salué la pièce romantique «Perfect Day». Elle la joue souvent en spectacle et est émue lorsque le public chante en choeur.
«Tant d'entre nous ont profité du travail qu'il a accompli, a-t-elle fait valoir. Nous avons tous une dette envers lui. (...) Parfois, nous voulons croire avoir tout accompli soi-même. Mais j'estime qu'avec Lou (Reed), tout le monde se mettra en file pour dire merci, à sa manière.»
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