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Le Canada et l'entente des «Cinq yeux» sur l'espionnage

Le Canada et l'entente des «Cinq yeux» sur l'espionnage
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Des experts en sécurité affirment que Stephen Harper n'est probablement pas écouté par l'Agence de renseignement américaine (NSA), contrairement à d'autres chefs de gouvernement dans le monde.

L'une des raisons qu'ils avancent est que le Canada fait partie d'un accord entre cinq pays nommés « Five eyes » [cinq yeux]. L'entente conclue entre le Canada, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, stipule que les cinq membres ne doivent pas faire d'espionnage entre eux, comme l'explique Wesley Wark, expert en sécurité, renseignement et terrorisme et professeur à l'Université d'Ottawa.

Ces cinq pays ont en commun d'être des démocraties à majorité anglo-saxonne. « Un club exclusif d'anglophones blancs » comme le décrit dans un rapport paru en 2012 le brigadier général à la retraite, James S. Cox, cité par le quotidien espagnol El Pais.

Les alliés vont probablement quand même à l'encontre de l'entente, parfois, et s'espionnent entre eux, mais ils le feraient surtout en période de crise ou s'ils ont des désaccords, disent les experts en sécurité.

En fait, ces pays, plutôt que de s'espionner, collaborent entre eux pour échanger des informations collectées sur des pays tiers. Leurs agences de sécurité travailleraient en étroite collaboration depuis plusieurs décennies puisque l'entente date de la Seconde Guerre mondiale. Elle se serait consolidée lors de la guerre froide et se serait encore renforcée après les attentats du 11 septembre 2001.

Et chacun dispose d'avantages qui peuvent être utiles aux autres. Les États-Unis disposent du plus gros budget et de la technologie la plus avancée. La Grande-Bretagne est un chef de fil en matière d'espionnage traditionnel, disent les experts, tandis que l'Australie est spécialiste de l'espionnage en Asie. Le Canada et la Nouvelle-Zélande, eux, peuvent fournir de bons espions qui font l'objet de moins de suspicion que ceux de leurs partenaires.

Selon des documents d'Edward Snowden cités par le quotidien britannique The Guardian jeudi soir, la NSA aurait espionné les conversations téléphoniques de 35 chefs d'État dans le monde, dont la chancelière allemande Angela Merkel. L'affaire a bousculé le sommet européen qui se tenait cette semaine à Bruxelles.

En réaction à toutes ces révélations, les dirigeants européens ont décidé de demander des clarifications à Washington. Ils veulent aussi négocier avec les États-Unis d'ici la fin de l'année de nouvelles règles pour encadrer la surveillance.

Pas question cependant de sanctions envers les États-Unis. Les dirigeants européens ont profité de la dernière journée de leur sommet pour déclarer qu'un partenariat solide est, ultimement, plus important que la colère profonde engendrée par l'espionnage américain.

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