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Espionnage : Madrid convoque l'ambassadeur américain

Espionnage : Madrid convoque l'ambassadeur américain

L'Espagne va à son tour convoquer l'ambassadeur américain à Madrid pour lui demander des comptes sur les écoutes présumées des autorités espagnoles, révélées vendredi par la presse.

Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a précisé que Madrid n'a aucune preuve que l'Espagne a été espionnée.

Selon le quotidien El Pais, l'Agence nationale de la sécurité américaine (NSA) aurait espionné du personnel et des membres du gouvernement espagnol, dont l'ancien premier ministre, le socialiste José Luis Rodríguez Zapatero.

Jeudi, c'est le ministre allemand des Affaires étrangères qui convoquait l'ambassadeur américain à Berlin pour le questionner sur l'écoute présumée par les États-Unis du téléphone portable de la chancelière, Angela Merkel.

Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung a révélé vendredi que cette surveillance aurait été effectuée depuis l'ambassade des États-Unis à Berlin, par un centre d'écoute dirigé par la NSA et la CIA. Ce centre, baptisé Special Collection Service (SCS), opérerait dans les ambassades et les consulats américains à travers le monde, le plus souvent en secret, selon l'article.

Le journal tire ses informations de documents fournis par Edward Snowden, l'ancien consultant du service de renseignement américain à l'origine de toutes ces révélations sur l'espionnage américain.

Les services secrets américains ont par ailleurs été soupçonnés par la France d'être à l'origine d'une attaque informatique ayant visé en mai 2012 la présidence française, a dévoilé vendredi le quotidien français Le Monde.

Le scandale s'invite au sommet européen

Les révélations des derniers jours sur l'ampleur de l'espionnage américain ont bousculé le sommet européen, qui se tient cette semaine à Bruxelles. Jeudi soir, le Guardian a révélé que la NSA, déjà impliquée dans des écoutes en France, au Brésil et au Mexique, avait mis sur écoute 35 dirigeants de la planète.

En réaction à toute cette affaire d'espionnage, et sur l'initiative de Paris et de Berlin, les dirigeants européens ont décidé de demander des clarifications à Washington. Ils veulent aussi négocier avec les États-Unis d'ici la fin de l'année de nouvelles règles pour encadrer la surveillance.

Pas question cependant de sanctions envers leur allié américain. Ils ont profité de la dernière journée de leur sommet pour déclarer qu'un partenariat solide est, ultimement, plus important que la colère profonde engendrée par l'espionnage américain.

Des eurodéputés à Washington

Le Parlement européen enverra lundi à Washington une délégation de neuf élus pour réclamer des explications des autorités américaines sur toute cette histoire d'espionnage de citoyens et de gouvernements européens par la NSA.

Berlin enverra aussi très bientôt des responsables de haut niveau aux États-Unis pour des discussions avec des représentants de la Maison-Blanche et de la NSA.

Des activités légitimes, selon Washington

Une conseillère du président américain a admis jeudi que le programme de surveillance de son pays avait créé des tensions « considérables » avec certains des alliés les plus proches des États-Unis.

Du même souffle, Lisa Monaco, conseillère d'Obama pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste, assure que ces activités sont légitimes, et que tous les services de renseignement de ce monde font la même chose.

« Bien que nous collections le même genre de renseignements que tous les autres pays, notre communauté du renseignement est soumise à plus de restrictions et de surveillance que dans tout autre pays dans l'histoire, a-t-elle précisé dans une tribune libre publiée par le USA Today.

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