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Le Canada n'est pas sur la bonne voie pour réduire les gaz à effet de serre

Le Canada n'est pas sur la bonne voie
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OTTAWA - Le Canada est loin d'être sur la bonne voie quant à ses cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2020, indique-t-on dans un récent rapport interne du gouvernement fédéral.

Le rapport d'Environnement Canada rendu public jeudi révèle plutôt qu'en 2012, le pays a reculé dans sa tentative d'atteindre ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre établis par l'Accord de Copenhague.

En vertu de cet accord international conclu en 2009, le premier ministre Stephen Harper s'est engagé à réduire de 17 pour cent, d'ici 2020, les émissions de GES par rapport aux niveaux de 2005.

«Il s'agit d'un défi considérable à la lumière de la croissance de l'économie», indique-t-on dans le rapport de 77 pages intitulé «Tendances en matière d'émissions au Canada 2013», le troisième rapport annuel du genre à être publié.

Même en tenant compte de nouvelles réglementations dans les secteurs pétrolier et gazier — promises depuis longtemps mais qui se font toujours attendre —, il est peu probable que le Canada puisse atteindre ses objectifs d'ici 2020, conclut le document ministériel.

Le gouvernement conservateur s'est vanté à plusieurs reprises d'être à mi-chemin du parcours le séparant de la cible prévue par l'Accord de Copenhague. Or, cela démontre que la tendance lourde laisse croire que le Canada ne remplira pas 50 pour cent de ses objectifs.

Les États-Unis, qui s'étaient fixés la même cible de 17 pour cent, ont annoncé le mois dernier qu'ils étaient en voie d'atteindre leurs objectifs.

L'an dernier, Environnement Canada avait estimé que le total des émissions de GES au pays en 2020 atteindrait environ 720 mégatonnes. La mise à jour de cette année fait grimper cette estimation à 734 mégatonnes, ce qui éloigne le Canada de sa cible de 607 mégatonnes.

Ottawa se dit toutefois optimiste que l'intensité des émissions — soit la quantité de gaz émis par unité de GES —, chute d'une année à l'autre.

Le gouvernement fédéral souligne également qu'en raison de la hausse des émissions ailleurs dans le monde, la responsabilité canadienne dans les émissions de dioxyde de carbone engendrées par la consommation de carburant passera de 1,8 pour cent, actuellement, à 1,6 pour cent d'ici 2020.

Des groupes de défense de l'environnement ont souligné que ce rapport d'Environnement Canada reflétait la pauvreté des politiques gouvernementales en matière d'environnement.

«Non seulement le gouvernement Harper va rater sa propre cible, mais il s'en éloigne de plus en plus», a prévenu Christian Holtz, un représentant de l'organisme Réseau action climat Canada, dans un communiqué de presse.

L'Institut Pembina a de son côté publié un communiqué dans lequel il indique qu'il n'est pas encore trop tard pour que le gouvernement fédéral adopte un sérieux virage dans le dossier des GES.

«Le principal élément que doit afficher un plan crédible permettant au Canada de revenir dans la bonne voie consiste à instaurer des réglementations sévères pour les secteurs pétrolier et gazier», a soutenu l'un des analystes de l'établissement, P.J. Partington.

Selon ce rapport, la croissance de l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta devrait entraîner une augmentation de 28 pour cent des émissions provenant des secteurs pétrolier et gazier entre 2005 et 2020.

La croissance de la population, le comportement des consommateurs, les percées technologiques et les politiques gouvernementales figurent parmi la demi-douzaine de facteurs qui influenceront les émissions de GES au Canada, peut-on lire dans le rapport.

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