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Libre-échange : craintes d'éleveurs français de porcs

Libre-échange : craintes d'éleveurs français de porcs

En France, des éleveurs porcins s'inquiètent de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, affirmant que cette entente permettra chaque année l'importation en Europe de 83 000 tonnes de viande de porcs canadiens.

La filière porcine est en pleine crise, entre autres en Bretagne, explique dans un communiqué publié mercredi le Marché du porc breton, qui regroupe 2200 éleveurs. L'Union européenne « vient de porter un coup fatal aux producteurs de porcs européens », d'après le président du regroupement, Daniel Picart.

« En plus de garantir le libre accès aux produits de porcs transformés, l'accord prévoit une importation de 83 000 tonnes annuelle de viande porcine sans aucune réciprocité pour les exportateurs européens », explique M. Picart du Marché du porc breton.

Selon le regroupement d'éleveurs, les coûts de production sont en moyenne 25 % plus faibles au Canada. « La compétition est trop inégale », selon l'organisme.

« Même si les partisans de cet accord affirment que les quantités sont infimes par rapport à la production européenne, le jambon canadien sera une nouvelle référence de prix dans l'Union européenne », prédit M. Picart. Il mentionne que « les producteurs de porcs français vont être très attentifs au comportement » du ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, sur le sujet.

« La production porcine française ne bénéficiera en rien de cet accord. Pire, celui-ci peut être le ballon d'essai avant un processus similaire avec les États-Unis! La production est en grand danger! », s'inquiète M. Picart. L'Union européenne a entrepris en juillet des négociations avec les États-Unis pour en arriver à un autre accord de libre-échange.

La semaine dernière, la ministre du Commerce extérieur de la France, Nicole Bricq, s'était aussi dite préoccupée par certaines dispositions dans l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, notamment concernant l'élevage européen de buf et de porc, qui connaît « une grave crise en France et en Europe », affirmait-elle par voie de communiqué.

De son côté, le secteur porcin au Québec a salué la conclusion de l'accord de libre-échange. Les éleveurs québécois exportent près des trois quarts de leur production, principalement aux États-Unis, en Russie et au Japon. Toutefois, des producteurs laitiers et de fromages au pays se sont dits inquiets la semaine dernière, affirmant qu'ils auront de la difficulté à affronter la concurrence de producteurs français entre autres.

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