Michel Lavoie, ex-maire de Saint-Rémi, en Montérégie, est sorti indemne d'une soirée de questions à laquelle il participait lundi soir avec ses trois adversaires qui, étonnamment, ont à peine effleuré les démêlés judiciaires qui ont conduit à sa suspension.
En août dernier la Cour Supérieur l'a suspendu de son poste de maire à la suite d'accusations de fraude et d'abus de confiance qui pèsent contre lui.
Vendredi dernier de nouvelles accusations ont été portées contre Michel Lavoie qui se porte malgré tout candidat à la mairie de la ville.
Plus de 400 personnes sont venues assister à cet événement qui faisait craindre le pire à ses organisateurs.
Mais dès le départ le maître de cérémonie a clairement établi qu'il voulait éviter que la soirée ne devienne le procès de Michel Lavoie.
Résultat : il a fallu attendre la conclusion du dernier des candidats à s'exprimer pour que la question des accusations portées contre l'ex-maire soit mentionnée et encore là, indirectement.
« Les gens qui nous ont administrés ont évidemment entaché notre réputation », s'est contenté de mentionner le candidat Éric Pigeon.
Personne ne semblait ignorer pourtant que Michel Lavoie fait face à des accusations de fraude et d'abus de confiance. Mais personne ne semblait non plus se formaliser du silence collectif sur le sujet.
« Alors là, il y a eu beaucoup de potins, beaucoup de salissage. Je pense que ce soir ce que les gens voulaient savoir c'était qu'est-ce que chacun d'eux a à nous offrir comme citoyen de Saint-Rémi », a expliqué une citoyenne venue assister à l'événement.
À la sortie, Michel Lavoie a refusé de répondre à nos questions, mais il n'était pas surpris de la tournure des évènements.
« Êtes-vous surpris de l'attitude des gens de Saint-Rémi? C'est ça le monde qui me connaissent [...] les gens me connaissent et ils savent ce qu'il en est. Voyez, il y en a qui m'entourent partout », s'est contenté de déclarer M. Lavoie.
S'il est élu le 3 novembre, Michel Lavoie pourra siège comme maire de Saint-Rémi malgré les accusations qui pèsent contre lui.
Un reportage de Philippe Marcoux