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La Cour supérieure rejette la plainte d'un Gatinois contre le « Doc Mailloux » et Radio-Canada

La Cour supérieure rejette la plainte d'un Gatinois contre le « Doc Mailloux » et Radio-Canada

Un citoyen de Gatineau qui poursuivait le psychologue Pierre Mailloux, l'animateur Guy A. Lepage et Radio-Canada a été débouté par la Cour supérieure du Québec.

Le tribunal a rejeté à la fin de l'été la poursuite en diffamation intentée par Jean Djoufo pour des propos tenus par M. Mailloux sur le plateau de Tout le monde en parle en 2005.

M. Djoufo réclamait 95 000 $ à Pierre Mailloux, à la société d'État et à M. Lepage pour avoir prononcé et diffusé des propos controversés.

Dans l'émission du 25 septembre 2005, le « Doc Mailloux » affirmait que le quotient intellectuel des Noirs et des Amérindiens du continent était inférieur à la moyenne, en raison d'une forme de sélection engendrée par l'esclavage et la colonisation.

M. Djoufo, d'origine camerounaise, demandait réparation pour ces propos « offensants et discriminatoires à son égard, en plus de porter atteinte à sa réputation, à sa dignité et à son honneur ».

Lors du procès, tenu au printemps dernier au palais de justice de Gatineau, Pierre Mailloux avait plaidé ne pas avoir été en mesure d'exprimer le fond de sa pensée, car il ignorait qu'on l'interrogerait sur ces questions, ce à quoi s'ajoutait l'attitude hostile des autres invités sur le plateau.

Il avait déclaré que ses propos ne pouvaient pas concerner M. Djoufo, un des ses anciens patients, « un homme instruit et érudit avec qui il entretenait de bons rapports ».

Par ailleurs, M. Djoufo en voulait aussi à la Radio-Canada et à l'équipe de Tout le monde en parle de ne pas avoir coupé les propos du psychiatre au montage, avant la diffusion de l'émission.

Selon le jugement de la Cour supérieure, l'animateur Guy A. Lepage et la Société Radio-Canada ont soutenu n'avoir commis aucune faute, permettant « à toutes les opinions de s'exprimer sur des sujets d'intérêt public ».

De plus, selon eux, les propos de M. Mailloux n'avaient pas pu viser personnellement Jean Djoufo, car ils concernaient l'ensemble d'une communauté et ne pouvaient donner lieu aux dommages réclamés en l'absence d'un préjudice personnel.

Réconciliation publique

Dans sa décision, datée du 23 août, la juge Lucie Fournier a souligné « la réconciliation publique de MM. Djoufo et Mailloux, constatée lors des entrevues communes données aux médias en rapport avec les présentes procédures, ainsi que lors de l'interrogatoire hors cour de M. Mailloux ».

Ces événements, selon la magistrate, démontrent « leur alliance contre les autres défendeurs ».

Le tribunal a statué que les propos du « Doc Mailloux » visaient un groupe très étendu et ne permettaient donc pas d'identifier personnellement M. Djoufo.

Le « Doc Mailloux » fait actuellement l'objet d'une radiation du Tribunal des professions pour fautes professionnelles.

Avec les informations de Louis Blouin.

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