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Une dispute sur le gaz de schiste au Nouveau-Brunswick tourne à l'émeute

Une dispute sur le gaz de schiste au Nouveau-Brunswick tourne à l'émeute

Le démantèlement d'une barricade érigée il y a trois semaines par des manifestants contre les gaz de schiste a tourné à la confrontation avec la GRC, à Rexton, dans l'est du Nouveau-Brunswick. Au moins 40 personnes ont été arrêtées et des voitures de police ont été incendiées.

Un groupe de manifestants - des Autochtones, des Acadiens et des membres de la communauté de Rexton - bloquaient l'accès à un site d'exploration des gaz de schiste pour dénoncer les tests sismiques menés par l'entreprise SWN Ressources dans la région. Tôt jeudi matin, les policiers ont tenté de les déloger, après que la compagnie eut obtenu une injonction pour avoir accès à son équipement.

Cette injonction oblige les protestataires à laisser passer les véhicules de SWN Resources. Elle autorise aussi les policiers à procéder à des arrestations et à déplacer les manifestants qui bloquent le passage des employés des compagnies de gaz.

L'opération de démantèlement de la barricade a dégénéré. Des cocktails Molotov et au moins un coup de feu ont été tirés par les manifestants. Cinq voitures de la GRC ont été incendiées.

Les camions de l'entreprise ont finalement pu circuler.

La tension a baissé en fin de journée lorsque la majorité des policiers ont quitté les lieux; une douzaine d'entre eux sont restés sur place.

L'avocat représentant la communauté autochtone d'Elsipogtog affirme que des membres du conseil de bande et le chef de la réserve font partie de la quarantaine de personnes arrêtées.

Le NPD veut que le gouvernement mette fin à la paralysie

Le Nouveau Parti démocratique du Nouveau-Brunswick demande au premier ministre, David Alward, d'exiger la levée de tous les barrages routiers.

Selon le chef du NPD Dominic Cardy, la levée pacifique des barricades doit se faire avant d'entamer des pourparlers avec les communautés des Premières Nations sur le développement de l'industrie du gaz de schiste.

« Le gouvernement a une responsabilité politique encore plus large de consulter les gens de notre province et j'espère que les événements récents feront réaliser au gouvernement qu'une discussion plus profonde est nécessaire et que cet enjeu devrait être un enjeu déterminant à la prochaine élection », ajoute le chef du NPD.

Les tensions à la barricade ont aussi eu un effet dans les communautés environnantes.

Marc Picard, un résident de Cocagne qui a manifesté à plusieurs reprises à cet endroit, n'était pas présent lors de l'opération policière, en matinée, mais il a réagi aux événements ayant précédé les actes de violence.

« Je suis vraiment déçu de voir qu'il faut que ce soit rendu à ce point-ci pour protéger notre planète. Mes émotions sont vraiment élevées. J'ai des amis qui se sont fait arrêter juste là. J'ai entendu des coups de fusil et tout », affirme Marc Picard.

Des dizaines de policiers ont fermé des routes pour la durée de l'opération. La route 11 a été fermée entre Richibucto et Sainte-Anne-de-Kent, et la 134 a été fermée près de Rexton. Entre-temps, les automobilistes doivent emprunter une autre route pour leurs déplacements.

La circulation sur ces routes a été partiellement ou entièrement fermée ces dernières semaines, en raison des manifestations.

Par mesure de précaution, les trois écoles de la communauté de Rexton ont été en mode de verrouillage durant une bonne partie de la journée.

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